Il était une fois une cabane. Sans toit.
Sans toit digne
de ce non, disons.
Une p’tite couche de papier goudronné seulement.
La cabane est neuve. Moins d’un an. Pratique au jardin pour ranger tout
le fourbi qu’on ne veut pas y voir.
En fait, cette cabane, c’est MA cabane. Ou plutôt aussi celle de mon
Nommamoi Je l’ai choisie. Peinte. Il l’a montée. Puis je l’ai customisée.
Nous l’avons remplie. Notre "cabananou".
C’est le moment de choisir un nouveau toit bien plus efficace et
solide. L’autre a souffert de quelques vents tempétueux, de temps humides,
trempés. Il est rabiboché, par ci, par là. Le toit.
Enfin, « toit de cabane » est la prochaine chose à faire pour
mon homme sur sa liste pensée-écrite-mailée soigneusement par sa femme que je suis. Il
a un peu de temps. Il est disposé à mettre son énergie là-dessus. Sur le toit.
De la cabane.
Moi pas. Je suis en pleine préparation d’un voyage exceptionnel de
quelques jours à Paris avec ma fille, nouvellement adulte. Responsable. 18 ans.
Mais mon mari est motivé, donc, toute à nos préparatifs, je ne veux pas
lui couper son élan et je lui donne quelques conseils rapides sur l’allure que
devrait avoir ce toit. Normalement, ce genre de truc on le fait à deux. Mais
là, j’ai mûri (!), j’ai confiance (!). Et j’ai surtout pas l’temps. Il fait un voyage
au magasin de bricolage, revient avec photos et prix. Alors : vraies
tuiles ? tuiles plastiques ? noires ? rouges ? ou toit en
tôle ? couleur : noire ? rouge ? métal ? Moi perso, je
voulais de bonnes vraies tuiles : mais trop chères… alors en vitesse je penche
pour les tuiles en plastiques noires.
Il part commander le toit. De notre cabane.
Nous partons à Paris.
Nous revenons de Paris. Mon esprit se libère.
Une chose commence impitoyablement à s’y insinuer à la place laissée subitement vite (dans mon cerveau donc) : des tuiles noires sur ma cabane ?
Quand j’ai des tuiles rouges sur le toit de notre maison ? It’s not
possible ! Moi qui fais le max pour que tout soit un plaisir des yeux, de
mes yeux en tout cas, dans et sur notre propriété. Quelle grosse horreur,
quelle grosse erreur ! Argggghhh. J’essaie de garder ça pour moi.
Exceptionnel j’vous dis. Car moi, je ne peux m’empêcher de dire à mon Nommamoi ce
que je pense. En temps normal.
Un jour, on se promène tous les deux dans le quartier. J’aperçois un
toit de garage qui me plaît. En métal galvanisé. Instantanément je réalise que
c’est CE toit qui doit sur le toit de la cabane.
J’en parle à mon mari, prudemment (oui,
bon, ça risque de l’énerver quoi) :
« Ce sera moche, et pis c’est cher, on aurait eu mieux fait
d’acheter un toit de tôle, comme ça, en métal galvanisé, comme ma déco que j’ai
un peu partout. Il faudrait annuler la commande. »
Il n'est pas méga-super joyeux de m’entendre dire tout ça, d’autant plus
qu’il est d’accord à 100% sur tout ce que je dis, mais qu’il avait préféré commandé selon mes désirs (il est quand même bien
mon Nommamoi)
Et je continue :
« En plus, on s’est trop précipité (ça faisait 6 mois qu’on voulait le faire), et j’avais pas du tout
la tête à ça quand tu m’en as parlé… ».
Mais c’est trop tard. Déjà un acompte est payé. La commande a été
envoyée il y a belle lurette en Allemagne, et impossible de stopper la machine
en marche. En plus, il reste juste quelques jours jusqu’à l’arrivée de ces
tuiles, c’est noté sur la facture.
Mais quelle tuile, alooooorrrrs !!! Pfffffffff.
Il me reste une chose. Prier. Prier pour ce toit. Ou contre plutôt.
Parce que rien que de penser au look, ça m’fait mal. En plus du plastique.
Beurk. Et quand je pense au prix ça m’fait encore plus mal. Cher et moche.
Beurk.
Je prie donc, je parle à Dieu. Qu’un truc se passe pour que ça ne joue pas. Les jours
s’écoulent. La date est passée. J’y pense de temps en temps, j’espère un gros
couac. Un oubli. Une p’tite merdouille quelque part. Oups.
"Oui, tu vois Seigneur, ce toit, j'ai pas vraiment réfléchi, et ça va tellement m'énerver de voir toujours quelque chose qui ne me plaît pas. Pis c'est tellement cher en plus. Oh la la. Je sais, c'est de ma faute. Tu peux pas faire quelque chose toit Toi pour qui rien n'est impossible ?"
Un jour, le courrier redouté arrive : « Veuillez venir
chercher votre commande. » Ben non. Moi veux pas. Moi peux pas non plus : mon Nommamoi vient de partir à l’étranger, c’est son tour à présent. Bon,
lui, c’est pour le boulot.
Deux semaines après, on reçoit un rappel pour aller chercher ces
articles volumineux. Moi peux toujours pas. Moi pas motivée. Toit trop lourd.
Au propre comme au figuré.
Dès son retour au pays, mon homme se rend rapidement au magasin. Je lui propose de demander si ce n’est pas
possible de le refuser… à tout hasard. Hein mon Nommamoi chérinet ?
A ce moment-là je bosse. Il m’envoie un SMS au boulot : « Non, pas
possible de le refuser. Le toit est là ». Taaa dammmm.
Snif. Ben voilà. Ça m’apprendra à être un peu moins pinailleuse sur ma
déco. Plus la moindre lueur d’espoir donc. Aide-moi, Seigneur, à l’accepter, ce
toit « mochéchaire » que j’aurai tout l'temps devant mes yeux !
Fin de l’histoire.
5 minutes après, mon Iphone joue du tam-tam (c’est la sonnerie spéciale Nommamoi).
Mon homme :
"On a commandé un toit de quelle
couleur, noire ou bien ?"
Moi :
"Ben oui… logique (à moi). Pas rouge. Pourquoi ?"
Lui :
"Apparemment, ils se sont trompés,
les tuiles sont rouges et le faîte du toit et d’autres pièces sont noires. Je te
redis."
2 minutes après, un SMS : « Erreur de leur part. Ils
renvoient le tout. Et me remboursent ce que j’ai déjà payé. »
Chaaammmmpppppaaagnnnnnneeee !!!!!!!
"MERCI Seigneur !" Incroyable ! Vraiment ! Je ressens ça
comme une réponse à mes prières. Un signe de sa part. « Un clin
Dieu » comme on dit.
J’en suis émue. Soulagée. Libérée. Presque mal à l’aise que le Créateur
a pris cas de ce p’tit souci. "MERCI de prendre soin de moi même dans des choses
si insignifiantes et superficielles de la vie !"
Retour à la case départ :
Il était une fois une cabane. Sans toit.
Sans toit digne
de ce nom, disons.
Une p’tite couche de papier goudronné seulement.
PS : oups, là, tout en écrivant j’ai
une p’tite pensée pour la personne qui a fait la bourde.
Tu doutes que Dieu t’écoute ? Tu
doutes qu’Il s’occupe même des petits détails « insignifiants » de ta
vie ? Tu doutes qu’Il puisse faire un quelconque miracle ? Alors, essayes,
prends-le au mot, persévères dans la prière, et tu verras bien. Il ne
t’exaucera pas forcément, car Il sait ce qui est le mieux pour toi. Est-ce que
toi, en tant que maman, papa, tu donnes à tes enfants tout ce qu’ils te
demandent (genre « faire de l’écran »
non-stop ?)? Non, car tu sais ce qui est le mieux pour eux. Le
Seigneur agit de la même façon pour nous. En mieux.
Demandez et l'on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et
l'on vous ouvrira. En effet, toute
personne qui demande reçoit, celui qui cherche trouve et l'on ouvre à celui qui
frappe. Qui parmi vous donnera une pierre à son fils, s'il lui demande du pain?
Ou s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent? Si donc, mauvais comme vous l'êtes, vous
savez donner de bonnes choses à vos enfants, votre Père céleste donnera
d'autant plus volontiers de bonnes choses à ceux qui les lui demandent.
Matthieu 7 : 7-11
Nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute.
1 Jean 5 : 14
Persévérez dans la prière, veillez-y avec
actions de grâces.
Colossiens 4 :2
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