Cette année mon âge penchera dangereusement vers la prochaine dizaine. Je ne vous dirai pas laquelle (arrêtez de calculer, c'est pas vraiment le sujet de ce post).
Depuis l'âge de 5 ans, je porte des lunettes. Les premières furent rouges et rondes. Adorables. Myope je fus. Myope je suis. Myope je resterai.
Depuis l'âge de 5 ans, je porte des lunettes. Les premières furent rouges et rondes. Adorables. Myope je fus. Myope je suis. Myope je resterai.
L'autre jour, je me suis retrouvée, comme deux matinées par mois, avec quelques amies à notre groupe de Partage autour de la Bible et/ou d'un bon livre, et café-croissant, tout ça entouré de bla-blas plus ou moins sérieux mais toujours pleins d'émotions diverses (et imprévues).
J'ai eu un moment difficile, quand arriva mon temps pour lire un texte : je n'y suis pas arrivée car les lettres dansaient et se tordaient devant mes yeux. La lumière un peu blafarde n'a pas aidé, et une chère amie, devinant mon souci par mes grimaces et les secondes de silence, vola à mon secours en me tendant.... ses lunettes de lecture... ce qui fit beaucoup rire mes amies (mais oui, elles ont osé !).
Ce fut miraculeux (les lunettes pas leurs rires). Les lettres se tinrent sages et lisibles. Arghh.
Ce fut miraculeux (les lunettes pas leurs rires). Les lettres se tinrent sages et lisibles. Arghh.
En fin de matinée, j'en achetai une paire à moindre prix, à la va-vite. Au cas où cette histoire de lettres qui ne se tiennent pas tranquilles m'arrive à nouveau.
A présent, j'en ai toujours une paire de secours dans mon sac à main. Encore un truc en plus qui y traîne. L'histoire pourrait être assez simple et s'arrêter là.
Je suis donc en général myope parfois aveugle (d'après mes Zados) et je porte des verres de contact la journée depuis bientôt, ohhhhh, 30 ans (oui, j'ai plus de 30 ans, encore un indice sur mon âge). En fin de journée, mes lentilles sont noyées dans leur petit étui, et mes lunettes retrouvent fièrement leur place sur mon petit nez. Le soir, il me faut donc enlever mes lunettes (de myope) pour lire au coin du feu ou sous mon duvet (en fait, peu importe l'endroit, même si je lisais dans ma voiture en conduisant, je devrais les enlever). Et je les repose sur mon instrument olfactif dès que je dois voir à plus de 30 cm.
Il arrive parfois, que je doive chercher mes lunettes quand je n'ai pas mes lentilles sur l'oeil. Si elles ne sont pas à leur place habituelle, ça m'énerve (et c'est bien sûr de ma faute, sur ce coup-là mes Zados n'y sont pour rien). Mon Nommamoi vient à mon secours (à peine plus rapidement que quand je l'appelle pressement car une énorme araignée de 4 cm de diamètre m'a surprise)... Bref. Il sait ce qu'il a à faire : il n'écrase pas mes lunettes, et il ne me met pas l'araignée sur mon nez. Oui, je sais, j'ai un Nommamoi formidable. Il est trop fort mon Nommamoi. Et il est pris (au cas où).
Pour m'assurer que vous compreniez bien : le soir, quand je veux lire lisiblement, j'enlève mes lunettes, et quand je veux voir plus loin que 30 cm je les replace sur mon nez.
La journée, à présent, vu que j'ai mes verres de contact sur les yeux, je dois faire la chose inverse : mettre mes lunettes de lecture (pas de myope !) si je veux lire, et les enlever si je veux voir clairement plus loin que 30 cm.
Vous avez suivi mes zexepelications ?
L'autre matin, les verres de contact sur l'oeil donc, j'étais à un cours. J'avais donc sorti mes lunettes de lecture avec une petite hésitation (ils vont deviner dans quelle dizaine d'années je me trouve !) et je les avais soigneusement disposée à côté de ma gourde d'eau, de ma trousse à crayons, de mon carnet de notes et de mon cher smartphone indispensable pour rester en contact avec ma famille (même éloignée, je reste maman et il s'est avéré que mes p'tiots eurent besoin de mes conseils avisés).
Quand je prenais des notes, je devais mettre mes lunettes, mais quand je voulais voir l'orateur sans avoir l'impression d'être dans une piscine, je devais les enlever. Parfois, au fil de la matinée, j'ai commencé à me perdre, je les mettais quand je devais voir loin, les enlevais en écrivant.
- Ahhhh, non ! Ohhhhh, mais que c'est chiant énervant d'avoir besoin de ces binocles ! pensais-je. L'idéal, serait que je les laisse au bout du nez, puis de regarder l'orateur par en-dessus, puis à travers les verres au moment d'écrire. Il faut que je teste.
J'essayai mais montai à peine la tête pour me cacher de l'orateur qui se trouvait juste en face de moi (aucune idée de la tête que je me paie avec les lunettes au bout du nez, je ne voulais pas le choquer où qu'il ait un fou rire, la honte) j'avais donc les lunettes au bout du nez, le visage contre mon cahier, et je regardais discrètement comme je pouvais par en-dessus.
Je pensai à mon grand-père qui, dans mes souvenirs, regardaient bien souvent en-dessus de ces binocles. Mais est-ce que j'ai envie d'avoir déjà maintenant l'allure de mon grand-père ? That's the question.
Je rigolais intérieurement de mes pérégrinations et je n'arrêtais pas de m'empêtrer avec ces lunettes. Les mettre, les remettre, ah non, ... Bref. Un chenil !
Un rayon de soleil me sauva en fin de matinée : il éclaira tellement la salle, que du coup je voyais clairement de loin comme de près, comme dans mon jeune âge pas lointain du tout (encore un indice).
Mais là, je dois toute me même me faire à l'idée qu'un Xe handicap commence gentiment à s'installer dans ma vie (après mes soucis de mémoire, d'intérêt pour le sport, de patience infinie par rapport à la vie mouvementée des chaussettes, de perdre le nord, etc). Après les cheveux gris, les rides et la chair qui se flasquifie, n'en rajoutons pas.
Un handicap irrémédiable.
Un handicap irrémédiable.
Un signe du temps qui passe.
Un signe de mon corps qui gentiment se fane, perd ses facultés élémentaires.
Veux pas.
Mais pas le choix.
Le soir même, au coin du feu avec mon bouquin, je m'empêtrai à nouveau avec mes lunettes de myope : les enlever-les remettre au bon moment. Un vrai casse-tête vu que c'était le contraire que durant mon cours. Journée épuisante. Merci de votre compassion.
C'est pas simple de devenir vieux. Mais on n'a pas le choix si on veut vivre longtemps.
Mais comme disait l'autre un peu mieux :
Ne
regrettez pas de vieillir. C’est un privilège refusé à beaucoup.
PS : uhhhhhmmmmm, vous avez réussi à deviner mon âge ? Non ? Si ?
Le p'tit mot spi
Cette expérience est encore pour moi une piqûre de rappel :
Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre être extérieur se détruit, notre être intérieur se renouvelle de jour en jour. En effet, nos légères difficultés du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire. Ainsi nous regardons non pas à ce qui est visible, mais à ce qui est invisible, car les réalités visibles sont passagères et les invisibles sont éternelles.
2 Corinthiens 4 : 16-18
Oui quel cadeau d'avoir cet espoir d'une Vie après la vie, donnée grâce à Jésus qui a payé "notre billet d'entrée" par ses souffrances à la Croix. Merci Jésus, pour ce cadeau que je ne mérite pas, j'accepte mieux les traces de l'âge quand je sais qu'il y aura immensément mieux, après ! (et un corps tout neuf et sans défaut, yehhh, qui veut ?)Mon livre est toujours en vente !
En Suisse dans vos librairies (chrétiennes) préférées et au Café ParTage à Tramelan et en ligne : www.éditions-prétexte.ch & www.payot.ch & à la Maison de la Bible & bientôt à nouveau à la Maison du Bonheur de Moutier
En France aux Editions LLB et à la Maison de la Bible et dans vos librairies (chrétiennes) préférées
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