Il y a des choses compliquées dans la vie. Comme par exemple remettre un nouveau rouleau de papier WC quand on en a terminé un. Cela demande un effort pas programmé. D'autant plus s'il n'y en a plus dans la réserve proche des WC. Mais même si. Car on retrouve souvent chez soi, un de ses rouleaux de PQ tout nu, avec juste un reste de papier déchiré qui pend lamentablement et qui n'a pas été remplacé par son dernier utilisateur. Preuve en est que c'est une chose compliquée.
Comme devenir grand-mère pour la 3e fois.
Il faut l'avoir vécu pour le savoir. Comme tant de choses. Comme l'arrêt de la cigarette aussi. Une personne de ma descendance me l'a fait savoir. Quand on a malheureusement omis de le féliciter comme il se doit avec force chaleur pour cet exploit... n'étant pas passé par là, on ne réalise pas complètement le combat que ça peut être. Ce mot pour te dire que je suis fière de toi, Fiston ! Tiens bon !
Par contre tout le monde passe une fois ou l'autre par la panne du rouleau de PQ.
Bref. Il y a quelques jours je suis devenue grand-mère pour la 3e fois. 3e petite nana. Joie, émotion, difficulté à reprendre une vie normale, à descendre de son nuage depuis. Reconnaissance pour ce bébé et sa maman en forme. Reconnaissance pour la joie vue sur le visage de Fiston 2e. Coeur de mémé qui gonfle. Coeur qui explose. Il me semble que ça devient de pire en pire au fil de l'âge. Peut-être que c'est ça devenir gâteuse. Peut-être.
En attendant l'heureuse délivrance, je vivais comme dans une salle d'attente. Pendant 2 jours entiers. Avant, on savait que le rendez-vous s'approchait, donc on était sur le qui-vive, le natel allumé nuit et jour. Mais quand on a su que le travail avait commencé, c'était bien autre chose.
Au fil des nouvelles, des cm, du suspense, de l'avancée ou non du travail, des heures de silence, les émotions allaient dans tous les sens.
Et pendant ce temps je geekais. Et priais. Ou je feuilletais des magazines. Et priais. Ou assise sur mon canapé je regardais mes pantoufles. Tout en priant. Ou mon mari qui zappait à la TV. Et je priais aussi. Je m'occupais en jouant à des jeux qui ne demandent aucun effort du cerveau... sur mon précieux, mon phonamoi (Redecor & Word Crack.. pour ceux que ça intéressent, mais ne commencez pas, vaut mieux) Je ne loupais ainsi aucune nouvelle, et sortait vite comme l'éclair de mon jeu à l'apparition d'une nouvelle notification WhatsApp.
L'accouchement étant prévu chez eux, à quelques minutes à pied de chez moi, j'étais fin prête s'ils avaient besoin de quelque chose, genre apporter la ventouse (pour déboucher les conduites, ils comprendront). J'ai donc été commanditée pour amener à Fiston 2e des Energy Drink le premier jour et... une brosse à dents et du dentifrice le 2e jour... vu qu'il a fallu à un moment donné, le travail traînant quelque peu, se rendre à l'hôpital... Dans la valise pour l'hôpital, il manquait cet article si utile pour accoucher... haha. J'ai pas trop réfléchi au pourquoi, heureuse d'avoir cette excuse pour zieuter mon Fiston 2e de près quelques minutes, voir comment il vivait la chose... et il était plutôt résistant.
Dans les moments d'inquiétude ou tension, à s'imaginer l'expulsion probablement en cours, apprenant quelque temps plus tard que le travail n'avançait pas.... je rêvais du temps où, moi-même, j'ai donné naissance : simplement un coup d'fil donné aux grands-parents quand bébé avait montré le bout d'son nez. Jusque là, ils ne savaient rien. Juste une date approximative. Rien ne les empêchait de bien dormir et de continuer leur vie habituelle... pas de temps d'attente interminable à la salle d'attente.
Bref. Au final, au deuxième soir d'attente, le travail étant tellement long, je me suis convaincue que bébé ne naîtrait jamais. C'est ainsi. Il faut l'accepter. Je compatissais entièrement pour ma belle-fille qui souffrait depuis des heures et des heures pour pas grand chose. Mais là, il fallait que je dorme.
Je partais dans le pays des rêves. Enfin. Quand... Ting un tintement de mon précieux juste à côté de moi, nous a réveillés en sursaut mon Nommamoi et moi... Fébrile... j'ouvris mon WhatsApp pour découvrir sur notre groupe familial... une photo de Petitenana toute fraîchement née, avec l'heure de sa naissance, 45 minutes auparavant, et son prénom (que nous avions essayé sans succès de deviner durant des semaines...)
Soulagement, joie, enfin ! Elle est là ! Elle a l'air d'aller ! Sa maman aussi ! Et si Fiston 2e a pu envoyer la photo, c'est que même lui a survécu ! Yehhhhhh !
Cette attente interminable et les efforts de ma belle-fille (surtout, et bravo à elle) ont été récompensés !
J'avais tellement de questions ! Comment ? Qui ? Quoi ? Où ? Combien ? Encore une fois à regretter le coup'd'fil de dans le temps !
Nous avons donc continué de "blaguer du pouce" entre tout ceux qui n'en savaient pas plus sur le groupe. Laissant la jeune famille fraîchement éclose vivre ce moment fabuleux et unique, sans tout le reste de la famille parfois encombrante (meuhhh non).
Je m'y contraignis sans trop de peine (si, si). Pas d'autres infos avant le lendemain matin. Et je comprends. Il faut que j'essaie de dormir maintenant. Mémé est fatiguée après toutes ces heures d'attente. 30 minutes après l'annonce, je m'y résignai par ce message :
Bonne nuit à tous. Cette fois j'éteins mon natel pour faire un gros dodo réparateur de grand-mère sereine à présent. Reconnaissance for baby.
Il m'a fallu trois jours pour récupérer de mon sommeil. Quatre jours après, je ne suis pas encore totalement redescendue de mon nuage.
Que cela fait du bien d'être submergée de bonnes nouvelles. De belles choses. De vivre ces moments à fond car on les sait si rares dans ce monde de fou ! Que ça fait du bien de n'être que joie !
Leur retour d'hôpital fut un jour historique pour eux 3, mais aussi pour une bonne partie du monde. Ce jour-là, la reine Elisabeth est décédée après une vie remplie et plus de 70 ans de règne.
C'est cela que je souhaite à Petitenana toute neuve, pas 70 ans de règne, pas de marquer le monde entier. Mais vivre dans le dessein que Dieu a prévu pour elle, à sa place, comme la reine Elisabeth était à sa place. Marquer positivement son monde autour d'elle, par son amour, par son humour, sa sagesse, son humilité... même si elle reste humaine, donc imparfaite. Mais c'est déjà pas mal.
Le p'tit mot spi
Une espérance dans les souffrances que nous pouvons vivre ici-bas, telles les souffrances de l'accouchement :
Jésus dit : 'Lorsqu'une femme accouche, elle éprouve de la tristesse parce que son heure de souffrance est venue, mais, lorsqu'elle a donné le jour à l'enfant, elle ne se souvient plus de la douleur à cause de sa joie d'avoir mis un enfant au monde. Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse, mais je vous reverrai et votre cœur se réjouira, et votre joie, personne ne vous l'enlèvera. '
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