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Mes derniers mois de vie ?

Tout dernièrement, on m'a demandé si j'étais enceinte.
YES.
Euh, non, le YES ce n'est pas la réponse. C'est juste pour dire YES, on m'a cru assez jeune pour avoir un bébé.
- NON, que j'ai répondu (hyper soulagée de ne pas l'être, en fait)

J'ai eu un mois difficile.
Des travaux chez nous, pour du mieux (avec de la poussière, du bruit, le fait de ne pas pouvoir vivre comme d'hab)
En même temps, j'ai une espèce de gros ganglion-qui-n'en-est-en-fait-pas-un qui a poussé sous mon mandibule gauche, pour être précis. En une nuit.
En même temps la pression, la pression de mon bouquin qui sortait bientôt et des soirées dédicaces prévues... quand j'ai jamais fait ça de ma vie.

Ce GQNEPU (ganglion-qui-n'en-est-pas-un), gros comme un abricot d'après l'ORL, m'a donné la pétoche... J'ai tout vu dans mon esprit : l'annonce de ma mort prochaine, les traitements, l'hospitalisation, l'opération et la cicatrice qui s'ensuivrait, les lettres que j'écrirais à mes Zenfants pour leur 18 ans/mariage/premier enfant/deuxième enfant (vu que je serais plus là à ce moment-là)... Je n'arrivais plus à faire des projets pour plus tard. Je me disais : pourquoi ce serait toujours pour les autres ?  Mon imagination prenait le dessus. Et mon boulot dans un hôpital n'aide pas, vu que je vois parfois des drames.
En fait, je ne croyais pas trop au diagnostic de l'ORL : une lithiase salivaire. C'est pas bien, ça (il faut croire les médecins, vaut mieux)... et ça n'a pas aidé.
Bon, sa super mixture cortisone-antibio que j'ai dû avaler durant 10 jours a tout de même diminué mon abricot jusqu'à une grosse cerise (dixit ORL), avec douleurs en moins et confort en plus. Ces comprimés m'ont fait souffrir de palpitations- efforts difficiles -jambes flageolantes-nuits sans sommeil-état second. J'espérais, j'espérais tellement que tout disparaisse avant les deux fameuses soirées de dédicace de mon livre.
Mais si Dieu l'a décidé ainsi, que puis-je faire ?

Oui, Seigneur, je ne comprends pas, franchement. Je me fais déjà une pression énorme pour la sortie de mon bouquin, puis en plus j'ai ce GQNEPU qui vient, et qui ne veut pas vraiment partir... tu pourrais pas un peu alléger mon esprit en le faisant disparaître d'un coup ? Je sais que tu en es capable. En même temps, que ta volonté soit faite, mais... ça m'arrangerait franchement si...

Bon, après je me suis dis que Jésus, sur la croix, a aussi prié Dieu son Père : Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne
Luc 22 : 42
Alors qui suis-je pour "exiger que Dieu fasse MA volonté" ?

Bref, donc après mon traitement carabiné tout n'a pas disparu. Et l'inquiétude est là. Est-ce vraiment juste une lithiase salivaire ? Cela y ressemble un peu, mais bon. Et si c'est un nodule cancéreux, hein ?
A la prochaine consultation, je partage mes doutes avec mon ORL, qui ne répond pas comme je l'espérais :
- Oui, oui, je comprends.
Je pensais qu'il me dirait : Mais non, ce n'est pas ça. C'est la lithiase salivaire typique. Pas de souci. Cela peut aller longtemps jusqu'à ce que ça disparaisse !
Donc il a aussi quelques petits doutes.
Arghhh.
Il me propose un IRM.
Chouette, j'ai jamais fait ça. J'aurai un p'tit cours pratique (et cher !) pour mon boulot. Ce sera intéressant.
Voilà.
Il me pose quelques questions comme : allergie ? claustrophobe ? métal dans le corps ? Et...
- Vous attendez un enfant ?
Moi qui me voyait bientôt morte, cette question, c'était comme du baume au coeur ! Hahaha !


C'était quelques jours avant le weekend du lancement du livre.

On me propose un rendez-vous pour l'IRM avant.
- NON. 
Si c'est rien, je vivrai les choses calmement. Mais si c'est un truc pas drôle, je ne vais pas vivre bien ce weekend.
- Et le lundi suivant ?
- OUI. OK.

Vendredi soir dédicaces. Dimanche soir dédicaces. Je les ai vécues à fond sans une pensée ni une seule angoisse pour GQNEPU. Niet. Cadeau ! Merci Seigneur !
Lundi matin, IRM. Couchée telle une statue pendant 30 minutes avec un look fabuleux (bonnet bleu sur la tête, chemise d'hôpital à rayures (j'ai eu le choix de la couleur) , jambes à l'air (pire, voir le PS), chaussettes et mini-pantoufles vertes en papier), j'ai eu le temps de réfléchir et de prier. Mais j'étais en paix.

Je suis dans ma cabine en train de me rhabiller convenablement, me demandant ce que cet examen allait révéler, quand le médecin-radiologue vient me dire :
- Vous n'avez aucun souci à vous faire, c'est juste un kyste qui s'est réveillé. Rien de grave !

Oh, c'est les larmes aux yeux que je l'ai remercié.
Oui, incroyable, je peux refaire des projets ! Je ne vais pas mourir de ça ! Yehhhh !
Quel soulagement. Je VIS ! Vive la VIE !
Et rendors-toi, kyste !

Je chante la vie ! Je danse la vie ! Tellement reconnaissante que ça ne soit pas grave. La santé, c'est véritablement un cadeau. Le problème, c'est qu'on ne le réalise trop souvent seulement quand on ne l'a plus.

PS : un conseil : ne faites pas comme moi, avant une IRM, même si c'est pour le cou, épilez-vous les jambes (ce conseil est essentiellement pour les femmes).

Le p'tit mot spi
J'ai prié que Dieu me guérisse, fasse un miracle pour que cette boule s'en aille aussi vite qu'elle était apparue... Je sais qu'Il en est capable. Mais le plus grand miracle n'est-il pas de vivre en PAIX cette maladie, ce problème ? Cela ne veut pas dire que Dieu ne peut/veut pas guérir parfois, et il lui arrive de le faire, mais simplement, que Dieu avait prévu autre chose pour moi. 
Oui, dans ces périodes de difficultés diverses, ayons l'humilité d'accepter les couacs de notre vie, même si nous ne les comprenons pas.

J'avais ça à l'esprit lors de ces quelques semaines d'incertitude. Du coup, ma prière a aussi été :
Seigneur, tu sais comme je me sens faible face à ce qui m'attend lors de ces dédicaces. Tu sais ça, et tu me rajoutes encore ce souci de GQNEPU... je ne comprends pas. Enlève mes peurs, apaise-moi Seigneur. 

Et ce verset me vint souvent à l'esprit  : Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. Aussi, je me montrerai bien plus volontiers fier de mes faiblesses afin que la puissance de Christ repose sur moi2 Corinthiens 12 : 9

Et ce texte de Victor Hugo, dont j'use et abuse ces temps : Je ne suis rien, je le sais, mais je compose mon rien avec un petit morceau de tout... 

Commentaires

Unknown a dit…
Toujours autant d'humour Sarah, même dans des moments délicats ! J'aurais réagi comme toi... "Que Ta volonté soit faite" est une des plus belles prières qu'on puisse faire au Seigneur, j'en reste persuadée ! D'autant plus quand c'est vraiment difficile, quand on doute et qu'on est dans la peur, la crainte... On s'abandonne, on lâche prise et le Seigneur peut intervenir. Je suis heureuse que tu n'aies rien de grave ! Amicales bises, Marie-Jo

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