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Mais où sont les chaussettes qui traînent ?

Je crois que j'arrive gentiment à la fin d'un chapitre. 
Ou d'une saison. 
Je n'ai plus de soucis de chaussettes. Ou si peu. 

Elles sont parties. 
Avec eux.

Avec mes Zenfants. Ben oui.
En 6 mois, 2 sont allés faire leur vie ailleurs. 

Il nous reste que Manana 2e à la maison. 

Je ne peux pas dire que les chaussettes me manquent. Mais leurs propriétaires oui. 
Je ne peux pas dire que leurs propriétaires me manquent tout le temps. Mais parfois, j'ai un vague à l'âme soudain qui me submerge. 

Devant ma maison qui s'est vidée.
Devant cette porte d'entrée qui s'ouvre moins souvent. 
Devant ces chambres qui, à la place du désordre, sont d'un ordre si incroyable qui ne bouge pas, que ça m'angoisse. Presque. 
Tel le bistouri qui démange le chirurgien en manque d'opération, mon aspirateur trépigne devant ses chambres où la poussière ne se dépose plus. Maintenant qu'il n'aurait pas à slalomer entre les chaussettes, maintenant que je pourrais, les yeux fermés - sans peur que mon aspirateur avale des papiers de biscuits ou des chaussettes nauséabondes - aller aspirer dans ces chambres, cela ne sert à rien.

Mon frigo ne se vide plus. 
Les paquets de biscuits ou d'apéro ne disparaissent plus sans raison. 

Le chocolat oui. Mais c'est du chocolat (suisse !), et les 3 personnes qui restent dans notre foyer se l'arrachent. Quand même. 

La lessive. La vaisselle. Je dois même lancer le lave-vaisselle quand il est à moitié vide !
Je ne sais plus faire à manger pour trois. 
Je ne sais plus aller faire mes courses et acheter pour si peu de personnes. Trois. 

Oui, parfois un vague à l'âme me submerge devant cette nouvelle saison qui s'ouvre. Et cela m'écrase. Parfois, les larmes viennent. Où sont passées ces années de vie de famille ? 

Pourtant j'apprécie le calme de ma maison. J'apprécie l'ordre. J'apprécie de ne pas sortir l'aspirateur sans arrêt. J'apprécie de ne plus m'agacer devant certaines chambres de la maison. Et pourtant ça me manque. 

Si les états d'âme d'une mère étaient prévisibles, ça se saurait. 

Je suis en phase de transition. Je dois revoir mes priorités. Ma vie. Je dois accepter que tout simplement mon rôle de mère mute en rôle de grand-mère. Que je vieillis. Ben oui. 

Lâcher-prise. Prier. Etre disponible. 
S'occuper avec bonheur de mes petites-filles.
Se réjouir de revoir ses enfants. Profiter à fond quand ils sont là. Les serrer fort dans mes bras (basta les restrictions covid !). 

Je crois que j'ai pris un coup d'vieux. 

Me connaissant, je sais que ça passera, et que bientôt, tout bientôt, j'aurai à nouveau plein de projets dans ma tête. 
Car dans ma tête, j'ai 30 ans. 

Vous, les mamans, qui vous agacez pour les chaussettes nauséabondes qui traînent, conseil de moi, réjouissez-vous ! 
Profitez-en ! Humez-les, respirez-les, admirez ce sol jonché de détritus en tout genre ! (c'est un conseil, pas une obligation. haha)
Cela passera, beaucoup trop vite, je vous assure. Et sans criez gare, vioup, vous vous retrouverez seules devant un sol immaculé, les bras ballants, la larme à l'oeil. 

En attendant, ne vous oubliez pas. Prenez soin de vous. N'oubliez pas de faire ce que vous aimez. Ce pourquoi vous êtes ici. Sur cette planète. Pour rayonner dans votre famille, mais aussi autour de vous. 

Et, vous savez quoi ? Même s'ils ne sont plus à la maison, nous restons maman à vie ! Dans le coeur, dans les tripes... partout. 
La vie de maman est passionnante. J'aime être maman. Belle-maman. Grand-maman. 

PS :
Lorsque Fiston 2e  a quitté la maison, d'une minute à l'autre, quelques jours plus tôt que prévu, cela m'a vraiment fait un choc. Pendant quelques heures je n'étais pas bien. Je comprenais tout à fait sa logique de partir de chez nous ce jour-là, mais le fait qu'en quelques minutes, un chapitre de ma vie était terminé, m'a bien chamboulé. 

Ce soir-là j'apprends par hasarD (avec un grand D, car je ne crois pas vraiment au hasard, vous le savez), qu'une maman de jeunes enfants vit ses derniers jours. D'une seconde à l'autre, je n'ai plus pu me laisser me morfondre par ce que je vivais... je pensais à cette maman qui ne verrait pas ses enfants grandir, à ses enfants qui ne grandiraient pas avec leur maman...

Ne regrettez pas de vieillir. C’est un privilège refusé à beaucoup.
Auteur inconnu

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