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Quand ton corps te lâche...

Dormir. Ahhh, dormir ! Bien dormir, dormir d'une traite. Faire grasse mat, une matinée de grâce ! Dormir comme un bébé (ceux qui croient que ça veut dire bien dormir n'ont jamais eu de bébé). Cela fait... rêver debout !

Entre celui qui dort peu car il allonge les heures de boulot (on se réveille à 4h, on va bosser à 5h, on revient à la maison 12-13h plus tard... et un p'tit comité le soir pour terminer en beauté !), l'autre qui se fait réveiller par ses filles (qui ont vomit, qui font des cauchemars, qui ont fait pipi au lit, qui toussent non-stop, ou vite un p'tit passage aux urgences...), ou celui qui a un nouveau-né (qui dort 30 minutes d'affilée maximum et qu'il faut bercer à chaque fois, pour qu'il se rendorme)... oui, il y a parfois des périodes compliquées !

Ou quand notre squelette nous fait souffrir (des petites-nanas à porter à passé 50 ans, ça fait grincer les articulations), quand on sue sans raison (merci les hormones !), quand le hamster n'arrête pas de courir dans son cerveau encombré d'une to-do-list, de soucis (Manana est-elle arrivée à bon port ?) ou d'agacements divers (quand est-ce que mon Nommamoi saura enfin qu'il faut remettre en place le coussin après sa sieste sur le canapé du salon ?...)

Se réveiller le matin après une nuit sans, ou plutôt, se lever endormi et essayer de vaquer à ses occupations en étant raplapla... c'est pas drôle. Pour moi c'est très compliqué : j'ai besoin de mes 8 heures de bon gros dodo. Mon Nommamoi arrive très bien à gérer le manque de sommeil par contre. Trop fort. 

L'avantage avec la fatigue, c'est que ça se résoudra après une ou plusieurs bonnes nuits ! Il y a un certain espoir d'amélioration dans les jours, les mois, les années à venir  ! Yehhhh !

MAIS...

Le manque d'énergie dû à l'âge... ça, c'est autre chose. Je n'avais pas vraiment réalisé cette baisse de performance physique avant de devoir (re)vivre une vie de (grand-) mère au foyer, 25 ans plus tard !

Je me réjouis de garder mes Petitesnanas (2 & 4 ans), je réfléchis à un p'tit programme de ce que je pourrai faire avec elles : zoo, piscine, faire des cookies, chasser les escargots (cela demande un entraînement soutenu), ramasser les noisettes, visiter leurs arrières-grands-parents, etc... Je réalise que ça devient tout de même plus facile, car je ne dois quasiment plus les porter... mais je dois être attentive car PetiteNana 1ère n'arrête pas de parler, de poser des questions sur tout (Mais pourquoi Dieu n'a pas créé de licornes ??!!), et a toujours des idées de jeux auxquels je suis sensée participer (faire du vélo, du coloriage, de la pâte à modeler, chercher des insectes, aller à la place de jeux, boire un thé (de cailloux)...), bref, mon cerveau est sans arrêt mis à contribution ! C'est une joie de les garder mais... comment faisais-je avec 4 enfants il y a 1/4 de siècle ? Je me félicite bien souvent, je m'admire après coup. Trop forte que j'étais, et je ne le savais pas ! En même temps, je ne faisais pas la grand-mère : c'est à dire là à 100% de mon temps à les bichonner (il arrivait que je fasse mon ménage et que je remplisse le frigo, et même que je les laisse jouer seuls, si si). 

Faire de la muscu ou garder un bébé, l'effet est le même
Je me réjouis également de garder PetiteNana 3e, qui n'a pas encore fêté son premier anniversaire. Mais là, c'est une autre paire de manche ! Je vis à 50 cm du sol durant la journée, à quatre-pattes, assise ou couchée. Je fais énormément de génuflexion et de dorso-flexion sans parler des coudo-flexions  : la prendre par terre, la porter, faire la cuisine avec une main, la remettre par terre, la bercer pour sa sieste, aller la reprendre dans le lit, se remettre à quatre-pattes, la changer et devoir la rattraper (pire que chasser les escargots), se lever, génuflexion- la ramasser.  9 kg par ci, 9kg par là. Hop hop hop. Une vraie armoire à glace que mémé devient. Musclor en puissance.  Le dernier mouvement de coudo-flexion : la donner à ses parents. Ouf. Bref, en fin de journée, mon squelette et mes muscles n'en peuvent plus... muscles raplapla, articulations grinçantes de partout.... j'ai juste envie de bichonner ce corps d'un demi-siècle, de le poser sur le canapé confortable, avec une couverture toute douce par-dessus et de lui enfiler la télécommande de la TV dans la main (mon Nommamoi pressera le bouton voulu, j'ai plus d'force). 

Et c'est là, sous ma couverture, que ça me tombe dessus : je suis vieille. J'ai beau avoir 30-35 ans dans ma tête (à mon avis, peut-être pas celui de ma descendance), mon corps a 120 ans. Il est usagé et ne peut plus assurer un rythme soutenu comme il y a 1/4 de siècle. Et j'ai de la peine à l'accepter. 

Je dois prendre une décision car mon physique ne suit plus. C'est trop. Cela me pousse à prendre du temps pour moi pour me ressourcer, à faire des choses où mon corps n'est pas sollicité dans son ensemble en même temps  (soit les jambes sans les bras, soit juste le cerveau sans le squelette) et... à devoir limiter la garde de mes Petitesnanas : à oser dire "non", ou "ça m'arrangerait que..." ou "il faut que vous trouviez une autre solution..."... pas simple. J'aimerais que le temps passé avec mes Petitesnanas reste un plaisir, une joie... tout en rendant service à ma descendance qui en a bien besoin. Et la seule solution, c'est de diminuer le rythme de garde. 

Quand tu arrives chez ton Fiston pour aller chercher Petitenana et que tu éclates en sanglot quand il te demande comment ça va, c'est que tu as trop. Eh oui, ça m'est arrivé et ça m'a ouvert les yeux : je dois accepter que je ne peux pas aider comme je voudrais. Je dois accepter de ne pas être indispensable. Je dois accepter que... je vieillis. Déjà (et il parait que je ne suis pas la seule). Et que ma vie aura une fin.

Le p'tit mot spi

Quand je n'arrive pas à dire non :

En effet, ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de sagesse. 2 Timothée 1 : 7 (S21)

Quand je réalise que ma jeunesse s'éloigne : 

Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre être extérieur se détruit, notre être intérieur se renouvelle de jour en jour.
2 Corinthiens 4 : 16

«Eternel, fais-moi connaître quand finira ma vie, quel est le nombre de mes jours, afin que je sache combien je suis peu de chose. Voici, tu as donné à mes jours la largeur de la main, et ma vie est comme un rien devant toi.» Oui, même vigoureux, l’homme n’est qu’un souffle. 
Maintenant, Seigneur, que puis-je espérer? C’est en toi qu’est mon espérance. ' 
Psaumes 39:5-6,8

PS : En discutant avec Manana 1ère de ce que je vis, elle m'a fait réalisé par son vécu que ce n'est pas la quantité de temps passé avec tes petits-enfants qui les marqueront le plus, mais la relation. La RE-LA-TION. 


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