J'y suis, j'ai commencé. Fini pour moi de m'organiser toujours ou presque comme je veux. Cette fois, les choses "sérieuses" ont commencé. Juste une première constatation après 3 demi-jour de boulot, faire les devoirs, c'est plus fatigant que de travailler à l'extérieur. Pour moi.
Bon, maintenant que vous savez la chose qui résume le tout, je vais, uhm... vous décrire mes premiers jours de travail rémunéré.
C'est pas la nuit précédent la reprise de mon travail que j'ai le mieux dormi. Etrange. Ma nuit a été mouvementée. J'ai rêvé que mon 30% était un 50%, et que je devrais faire la cuisine durant ce nouveau travail, bien que je criais (toujours dans mon rêve, ou cauchemar dirais-je) que "Je n'aime pas faire la cuisine, moi !!!". Et je me suis réveillée de temps en temps en ne pouvant plus me rendormir. Pas vraiment reposant.
Voilà, j'y vais, je démarre, je pars 15 minutes avant le départ de mes enfants à l'école... Dernières recommandations : fermer à clé, fermer les fenêtres, éteindre les lumières, être sages, ne pas oublier les 10h, ni les affaires de gym, cacher la clé où il se doit pour que l'ado qui rentre avant puisse rentrer à la maison pour commencer le dîner (que je n'aime pas faire).
J'arrive au boulot. Ma cheffe collègue me tend directement mon timbre pour timbrer. A peine arrivée donc, je refile en vitesse à l'entrée pour... timbrer (assez fait de travail non rémunéré !). Puis, à peine de retour, le pire arrive (euh, à ce moment-là, je CROYAIS que c'était le pire). Ma collègue me promène dans l'hôpital pour présenter la p'tite nouvelle aux secrétaires et assistantes médicales. J'ai beau essayé de me cacher, je ne peux pas. Par chance, j'ai déjà travaillé là, et donc j'en connais la plupart. Par chance aussi, on me redit leurs prénoms, car c'est le genre de truc que j'oublie. Mais par malchance, j'en ai déjà oublié une bonne partie quelque temps après. Moui.
Puis c'est la pause. Alors, c'est vrai que, à cet instant, je trouve que c'est pas mal cool, le boulot. Tiens, je vois là celui qui a opéré ma fille (ici), celui qui opérera bientôt mon fils. Sympa.
Voilà, cette fois, je m'arme de mon bloc, de mon stylo, et de mes dernières cellules cérébrales en état de marche, en espérant qu'elles donnent à d'autres l'envie de s'y mettre aussi. J'observe, j'écris. Des choses que je ne comprends pas toujours. Mais j'écris. Ça devrait rentrer une fois toutes ces infos. Cela me parait énorme ! Mais je ne suis pas découragée. Des remplacements, j'en ai fait plusieurs. Je sais que c'est comme ça au début. Mais là, tout de même, il y a possibilité à remplir ma matière grise.
Voilà, première matinée terminée. Je suis contente. C'était sympa. Je sens juste mon cerveau à l'étroit dans mon crâne. Viiiiiite un peu de ménage avant le retour des enfants... A 16h, j'ai oublié jusqu'à mon prénom. Ahhh, quand même, ça m'a fatigué cette matinée.
Le lendemain matin, j'y retourne. Et là, ça court dans tous les sens. C'est le jour des consultations. Et à peine arrivée, mon patron me demande si j'ai été présentée aux... chirurgiens. "Oui... hum... non, disons que..." j'essaie d'articuler que je les connais déjà un peu de vue, mais ça n'a pas l'air de le convaincre. Il veut me présenter. Ok, bon. Pas le temps de dire ouf. Je le suis, m'imaginant passer de bureau en bureau pour saluer les chirurgiens. Même pas l'temps d'avoir des sueurs froides. Tiens, il ne se dirige pas vers les bureaux. Mais vers la salle de colloque. Il ouvre la porte. 15 têtes se tournent (Je les ais comptées pour que je reste plantée là et que j'ai l'air concentré et intelligent. Un truc pour ne pas s'enfuir). Je suppose qu'ils ont dû se demander qu'est-ce que c'était que cette lumière rouge qui apparaissait. C'était moi (le rouge plus que la lumière). Et c'est là, qu'il me présente, devant les chirurgiens et les médecins-assistant/es. Bon, je sais bien, nous sommes tous pareils en ce monde, chaque être humain à la même valeur, même ceux qui ont la vie d'autres gens entre leurs mains. Mais bon, là, je me sens assez mal à l'aise, j'ai un sourire disons... euh, crispé. J'ai même repris mon patron, qui a annoncé à tout le monde que je ferais un 40% ! "Un 30% !" que je dis ! Très sympas, ils me souhaitent la bienvenue. Et là, je file. Il m'a fallu une bonne dizaine de minutes avant de reprendre ma couleur normale.
Voilà, là, j'ai vécu le pire... Enfin, j'espère !
Et voilà, mon stylo recommence à griffonner. Je noircis des feuilles... et mon cerveau se sent de plus en plus à l'étroit. Je rentre à la maison et remets tout ça au propre. De faire ça, ma cervelle reprend sa forme initiale, ou presque.
Le lendemain, jour entier à la maison. Mais quelle poisse, moi qui suis rarement malade, je me retrouve à lézarder tout le jour. Je fais mes commissions, mon dîner (que je ne mange pas), les devoirs... tout ça en traînant la patte. Et à 18h, je suis au lit avec des frissons, et un peu de fièvre... je dors 12h. Et au réveil, heureusement, l'énergie revient un peu. Je me dope et... redépart.
Ce matin au boulot, j'ai commencé à faire des choses concrètes. Je suis contente. J'ai ma place à cet endroit : j'ai maintenant une adresse mail, une section sur l'ordinateur, et même un endroit où mettre mes Crocs. Et ce qui est super, c'est que ma collègue a aussi un I-phone. Euh... mais on a ni le temps ni le droit de s'amuser avec.
Et je suis contente car chaque matin où je travaille, j'ai un des grands qui peut préparer un repas. Ils apprennent à se dépatouiller, à n'avoir pas toujours maman derrière le dos.
Cet après-midi, les devoirs se sont supers bien passés. Rien que le fait d'avoir d'autres choses dans la tête que seulement le foyer, m'empêchent peut-être de faire une fixation dessus. D'être plus zen. On peut toujours rêver. On verra sur la durée.
Encore une chose, mes enfants le vivent très bien. Ils sont 30 minutes seuls 3x par semaine depuis que je travaille. Leur condition ? Ne pas aller à la crèche ! C'était leur hantise !
Et vous savez pourquoi j'ai eu le temps de faire ce post maintenant ? Ema m'a dit : "Mam, on va à la crèche ! " Moi : "Hein ?". Elle : "On va jouer avec Jules et Zoé qui jouent dehors !"
(sous la responsabilité de la crèche !)
Ah... ces gosses !
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci pour vos commentaires toujours bienvenus ;-) !