Mon Nommamoi me dit que mes posts sont plus aussi rigolos qu'avant.
Oui, je l'avais ressenti aussi, tout en écrivant, que je mettais moins d'humour dans mes chroniques.
Du coup, depuis, j'y réfléchis... je me demande pourquoi... mais je sais pourquoi. C'est clair. Mais je retourne quand même le truc dans tous les sens.
Peut-être que j'ai vécu ces 2-3 dernières années l'adage : "P'tits enfants, p'tits soucis, grands enfants, grands soucis." Mais pas que. A parfois ne plus arriver à me remettre sur les rails, à souffler émotionnellement... A me demander : Seigneur, tu fais quoi ? Tu es où là ? Pourquoi ? Est-ce que même tu existes vraiment ?
Je pense à tout ça, tout en revenant d'une balade, avec à la main un bouquet d'énormes marguerites, fleurs des champs colorées... feuilles de dents-de-lion... pour mes tortues. Je croise alors un homme qui promène son chien, me dit bonjour et me regarde d'un sourire moqueur... Oui, ben voilà, ça sera beau sur ma table à manger ce bouquet, non ? Si le "bouquet" avait été plus petit, je l'aurais caché, je dois dire.
Oui, je mets moins d'humour... et c'est bien malgré moi. La vie m'a un peu ballottée de droite à gauche... la période COVID pourtant n'y est pour rien.... ou presque. Cette période m'a même arrangée concernant l'allègement des agendas...
Je suis passée de mère à grand-mère, est-ce ça ? Pas l'choix : je dois être mature, mûre, réfléchie, sage, sérieuse, surtout sérieuse !!?
Mais moi j'veux pas être vieille. Vieille à l'intérieur de moi. Le corps de toute façon j'peux pas faire grand chose, il va faire son bonhomme de chemin de décrépitude programmée... mais moi j'veux pas devenir, triste, amère, grincheuse, sérieuse à outrance, donneuse de leçon. J'veux pas.
Mais parfois on ne peut plus, toujours autre chose, une vague après l'autre, l'impression de se noyer, de ne pas voir le bout, de ne pas voir d'issue. De perdre sa foi. Sa foi en un Dieu d'amour qui gère tout.
De perdre son énergie, de perdre son en-vie, de perdre sa joie, son sourire intérieur (l'extérieur on arrive à l'afficher), sa confiance en soi, et puis... son humour.
Il n'y a plus qu'un pas pour devenir une vieille grincheuse amère... qui y reste car c'est confortable car à quoi bon... car... pfff, voilà, quoi. Lamentons-nous, lamentons-nous.
Bref, j'ai moins d'humour. Je ne suis pas encore grincheuse H24... mais je réalise que les choses difficiles que je peux traverser pourraient m'y amener plus rapidement que je le pense.
Et moi, j'ai toujours dit que je ne veux pas "finir grincheuse et amère", telles certaines personnes que j'ai pu croiser... enfermées dans leur non-pardon, dans leur désillusion sur la vie, les gens, n'aimant plus que leur chien... ou leur vache... (et encore, la vache ? dans l'assiette plutôt...)
Bref, je mets moins d'humour dans mes écrits.
J'ai réalisé aussi que petit à petit, je prenais moins de temps avec Dieu. Plus très régulièrement. Lire la Bible, le prier. Je me levais un peu tard, faisais tout ce qu'il y avait à faire... et espérais que l'envie revienne de prendre ce temps. Que ça me tombe dessus. Et je sentais que petit à petit ma confiance en Dieu s'amoindrissait... Bref, je m'amollissais dans ma foi.
Puis un texte lu dans un bouquin* m'a interpellée, je dirais même grondée, un vieux texte de fin du 17e siècle dont voici un extrait : "....Alors que le chrétien est blâmé parce qu'il est un fainéant paresseux lorsqu'il se complaît dans le sommeil plutôt que dans sa part de travail temporel, combien plus devrait-il lui être reproché de préférer rester couché dans son lit plutôt que d'élever son coeur vers Dieu dans des actes de louange et d'adoration !..."
Ok le très vieux monsieur de passé 400 ans, bien reçu ton message qui a traversé les siècles. Un peu rude quand même (et là c'est qu'un extrait que je vous livre !)... mais je n'ai pas d'excuses.
En plus, toujours dans ce livre, il m'a été également rappelé que "Faire tous mes efforts", faisait partie de mon job de croyante en Jésus. Tout n'allait pas me tomber d'ssus comme ça. Une relation, c'est des deux côtés que ça se passe, que ça partage, que ça apprend à se connaître. Oui, dans le Nouveau Testament, on nous rappelle quand même à combattre le bon combat (1 Timothée 6 : 12), entrer dans la course, discipliner son corps (1 Corinthiens 9 : 24-27), courir vers le but (Philippiens 3 : 12-14)... bref, un vrai parcours du combattant. Quand même.
Depuis je remets mon réveil un peu plus tôt le matin, je prends ce temps indispensable avec Dieu. Régulièrement.
Petit à petit, ma confiance en Lui re-grandit. Je re-vois plus souvent son action que je ne voyais plus. Je re-sens sa présence à nouveau parfois sa présence. Il me parle par sa Parole, par des clin'Dieu autour de moi. Je suis plus apaisée. Les yeux fixées sur Lui, j'arrive à nouveau à marcher sur les vagues, sans me laisser submerger trop souvent. Je prie avec plus de foi. Reconnaissante.
Mais je sais que je dois continuer à me discipliner, à faire des efforts pour ce temps avec Dieu. Ne plus me culpabiliser pour tout ce que je ne fais/suis pas, prendre du temps pour me cocoler aussi, me réjouir de ce que je peux faire. Et déposer ce qui me semble lourd et que je ne peux gérer de toute façon... ainsi je serai plus légère... But first, coffee Jesus !
Et, vous savez quoi ? Je crois même que je retrouve gentiment mon sens de l'humour.
Bon. Je vais aller voir si mes tortues ont fini leurs graaaandes feuilles de dents-de-lion.
*La faille dans notre sainteté, Kevin Deyoung, p. 142 citation de William Law
PS : voilà un post plus personnel que d'habitude, que j'hésite à nouveau à vous livrer... et puis j'me dis que le premier but de mes écrits, c'est de partager mon vécu pour interpeller d'autres qui vivent peut-être un peu la même chose... ou pas. Sinon autant que l'écrire pour moi.
PS 2 : vous qui connaissez mes Zenfants, sachez qu'ils vont bien... ne vous imaginez pas je ne sais quoi... ;-) Il y a eu (et il y aura encore) des périodes difficiles/surprenantes/fatigantes qu'il a fallu traverser... c'est la vie ! L'école de la vie n'a pas de vacances.... et la maman-que-je-suis vit toujours les choses dans les tripes. Mais si on sait à qui se raccrocher... ça change tout, même si se raccrocher, ça demande des efforts.
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