Accéder au contenu principal

Enfin un courrier de Cunégonde !

Gente dame Sarah,

Je suis désolée de ne pas t'avoir répondu plus tôt. Je suis submergée de courriers, de parcours de vie à écouter. Vu que je passe ma vie en train, je croise énormément de gens qui me racontent leur vie, qui ont besoin de s'épancher. Tu n'es pas la seule ! Ni le centre du monde ! Excuse-moi de paraître ric-rac, mais c'est vrai. Par contre tout ce que tu vis m'intéresse follement, comme la vie de chacun. J'aime écouter, analyser, observer ce que les autres vivent, d'autant plus que mon  existence particulière de voyageuse en célibataire ne me permet point de vivre la même chose. Je vis un peu par procuration. Ainsi, j'ai mille vies. 

Bref, tu peux continuer sans autre à m'écrire, je te lirai, c'est sûr, mais te répondrai lorsque le temps me le permet. Je réponds à mes nombreux courriers en général le soir, quand le train est vide et que personne ne vient s'épancher vers moi... 

C'est intéressant de lire tes émotions de toutes sortes, mais je trouve que tu es particulièrement gâtée tout de même, et pas à plaindre. Si tu savais tous les drames que j'entends jour après jour. A désespérer de la vie, à se demander s'il n'y a pas un Dieu là-haut qui pourrait mettre de l'ordre dans tout ça.

Ahhh, un Dieu ! Justement, en te lisant j'ai réalisé que tu croyais en Lui, en son existence, et que même tu lui parlais. Bon, si ça te fait du bien, tant mieux pour toi. Moi j'ai du mal à y croire, je suis plutôt en rogne contre Lui, s'il existe. Encore l'autre jour, le train a dû s'arrêter d'urgence car une personne désespérée s'y était jeté dessous... ça me révolte. 

Bon, je ne vais point te donner encore de quoi déprimer, tu me parais quelque peu sensible. A l'heure où je t'écris j'espère que tu sois enfin devenue grand-mère et que tout se soit bien passé. Un peu de joli dans ce monde de brutes nous fera que du bien. 

Sans autre, écris-moi. Continue. Je te répondrai en temps voulu comme dit plus haut. Ahh, et quand ton livre sortira début avril, envoie-le moi. Je te paierai en écus la prochaine fois qu'on se croisera. 

Porte-toi bien !

Ta dévouée servante, 
                                                                                  Cunégonde



PS : j'ai trouvé cette chaussette dans le train. Je la joins au présent courrier, j'imagine qu'un de tes jeunes l'a perdue.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Quand ton corps te lâche...

Dormir. Ahhh, dormir ! Bien dormir, dormir d'une traite. Faire grasse mat, une matinée de grâce ! Dormir comme un bébé (ceux qui croient que ça veut dire bien dormir n'ont jamais eu de bébé). Cela fait... rêver debout ! Entre celui qui dort peu car il allonge les heures de boulot (on se réveille à 4h, on va bosser à 5h, on revient à la maison 12-13h plus tard... et un p'tit comité le soir pour terminer en beauté !) , l'autre qui se fait réveiller par ses filles (qui ont vomit, qui font des cauchemars, qui ont fait pipi au lit, qui toussent non-stop, ou vite un p'tit passage aux urgences...) , ou celui qui a un nouveau-né (qui dort 30 minutes d'affilée maximum et qu'il faut bercer à chaque fois, pour qu'il se rendorme) ... oui, il y a parfois des périodes compliquées ! Ou quand notre squelette nous fait souffrir (des petites-nanas à porter à passé 50 ans, ça fait grincer les articulations) , quand on sue sans raison (merci les hormones !) , quand le ham

Retour dans le passé et... nos problèmes de riches...

Cet été j'ai eu l'énorme cadeau de retourner deux semaines au Tchad, où nous avons vécu en famille durant 3 années il y a plus de 20 ans... Avec mon Nommamoi, nous étions accompagnés de 6 jeunes de notre région qui avaient envie de découvrir  un autre monde, et ils n'ont pas été déçus : découvertes de projets de la mission où mon Nommamoi est engagé (et avec laquelle on était partis à l'époque  (la MET)  ) , échanges avec des jeunes de leur âge, différentes activités avec eux (sport, chorale...), découverte d'une autre façon de vivre (invitations chez l'habitant pour partager un repas à manger avec les mains, visite de dispensaires, balades vers les puits, "profiter" de la chaleur humide accablante, économiser l'eau de la douche, manger le coq reçu vivant en cadeau, etc.). Ce furent des moments forts, parfois difficiles (vive la turista !), souvent tellement wouahhhh.  Bref, la dernière fois que j'y avais mis les pieds, sur cette autre planè

Ma montre compteuse-de-pas

Je suis fâchée contre elle. Contre ma montre compteuse-de-pas.  L'autre jour, journée off. Sans garde, sans boulot hors de la maison. Je pouvais vaquer à mes occupations comme je l'entendais. J'ai profité à fond de mon chez moi. De faire ce qu'il y avait à faire. J'étais motivée. J'avais de l'énergie. J'étais heureuse de faire quelques nettoyages, rangements, tri, lessive et de jeter un oeil à la fin de ma journée sur les résultats : une maison rangée, propre. Satisfaisant.  Comme chaque soir, je jette un oeil sur ma montre compteuse de pas : en une journée, en restant chez moi, j'ai marché quasi 10 km !!! Incroyable, j'en reviens pas ! Et tout ça, dans la joie, la zénitude et l'allégresse ! Sans plus d'efforts que ça ! Ma montre me félicite. Comme il se doit. Merci ma montre.  Mais en général, ma montre ne réagit pas tellement à mes journées bien remplies. Elle ne me félicite pas lors de ces journées où je décide de faire mes vitres ou q