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Devenir grand-mère... et juste après !

Chère Cunégonde !

J'ai même pas honte de ne pas t'avoir répondu avant. Déjà, j'ai été submergée d'activités, mais aussi d'inactivité puisque durant plus de deux semaines j'ai été grippée, donc état second et impossibilité de faire un gros bisous à ma petite-fille. C'était dur. Mon deuxième livre est également sorti, les envois, la communication avec mes lectrices, la publicité et les contacts avec les librairies m'ont pris pas mal de temps. Mais là, je prends le temps au tout de début de mes vacances pour enfin te répondre, surtout sur le sujet que je t'avais promis  : que vit-on quand on devient grand-mère. Surprenant.

Déjà merci pour tes félicitations, reçues il y a bien longtemps et cela me touche que tu prennes le temps pour moi. Franchement, sérieusement, je n'y suis pour RIEN dans cette naissance, même que tout le monde essaie de me faire croire le contraire. 
Tu ne m'as toujours pas raconté comment ton courrier arrive chez moi, sans adresse et sans timbre ? J'ai beau me creuser la cervelle... en même temps j'ai d'autres choses à penser.

Bon, venons-en au sujet promis...
Ce qui est intéressant c'est que, quand on devient grand-mère, on ne s'attend à rien, à part devenir grand-mère, bien sûr. On n'a pas besoin de penser aux faites-parts, aux prochaines nuits sans sommeil, aux douleurs de l'accouchement, et tous les tracas petits et grands qui surviennent à la venue d'un bébé. On ne s'attend surtout pas à recevoir des... félicitations, justement.

Dès le matin de la naissance, les messages ont envahis ma page Facebook, les notifications WhatsApp se sont enchaînées et déchaînées sur mon smartphone. Des messages venus de loin, des messages venus de personnes avec lesquelles je n'avais plus eu aucun contact depuis des années  ! 
Bien sûr, les grands-parents que nous sommes en étaient responsables, car nous avons partagé sans restrictions la nouvelle sur les réseaux sociaux (avec l'approbation des heureux parents) à l'aide de quelques photos de Ptitenana et nos mines d'adoration joyeuse devant ce miracle. 
Bref, pendant les jours qui ont suivis, on a passé énormément de temps à répondre aux messages, à embrasser des gens qui ne nous embrassent jamais en temps normal (même ma Mamanamoi, devenue arrière-grand-mère, a vécu cela),... nous ne croisions plus que des gens qui devenaient joyeux instantanément dès qu'ils nous voyaient ! Mon Nommamoi, fier comme un coq, a payé les croissants à ses collègues, il a également reçu une carte de félicitations d'un autre bureau (oui, d'autres hommes !) ! Pour ma part, on m'a offert un cadeau : un tablier et des gants de cuisine pour enfant, à garder chez moi pour cuisiner avec Ptitenana dans quelques années ! (du coup, il faudra quand même que je me mette à aimer faire la popote)

Mais la question qui est revenue le plus souvent, et toi, chère Cunégonde, tu as aussi osé la poser  (!), c'est : 
- Alooooooors, tu t'es mise au tricot ??? 
Non mais. C'est quoi cette croyance qu'on ne peut être grand-mère sans savoir tricoter !
Deux jours après la naissance, on sonne chez nous. C'est une dame qui passe chaque semaine chez nous pour nous amener des produits frais.
Je ne m'attends pas à ça :
- Vous êtes grand-mère alors ? Pour faire partie du club des grands-mères il faut savoir tricoter ! Vous savez tricoter ? Non ? Mais ça se fait pas si vous voulez faire partie du club ! Voilà, je vais vous montrer !
Elle me tend un tricot... A ce moment-là, je rigole moyen, car elle a l'air vraiment très motivée à m'apprendre à tricoter, en plus c'est une façon de tricoter espagnole avec une seule aiguille. Je l'invite donc à rentrer. Elle me montre comment ça se fait. Manana 2e s'approche, très intéressée.
- Regardez, c'est tout simple ! Il suffit de faire comme ça, puis de passer la laine par là-dessus, puis après de la passer par là-dessous, et après il faut faire comme ça, puis ci puis ça, puis blablabla- et blablabli...
Mes yeux virevoltent, je n'arrive juste pas à suivre, je trouve pas ça simple du tout. Je transpire, j'ai des sueurs froides. Manana 2e elle, ne loupe rien.
Puis elle conclut, passionnée : 
- Et après il suffit de couper là pour les franges. Vous voyez, c'est tout simple, hein ?
Je réponds timidement :
- Je n'ai absolument rien suivi, et vous savez c'est pas mon truc. Mais la laine est jolie et très douce.
- Vous voulez que je vous apprenne ? Parce que sinon vous ne pouvez pas faire partie du club des grands-mères...
Manana 2e à côté de moi est rayonnante, toute ouïe, elle ne manque aucun de ses gestes :
- Euhhh, moi non, mais je crois que ma fille est intéressée, elle est douée de ses mains, elle. 
- OK, bon, ben d'accord (elle est tout de même déçue), alors achète des pelotes et je te montrerai comment on fait ça. 
Elle me montre encore un catalogue de modèles faits avec cette technique, essayant de me faire changer d'avis, j'imagine. Mais ça ne marche pas non plus.
Je ne serai donc jamais une vraie grand-mère... aux yeux de certaines personnes.

J'apprécie beaucoup madame-aux-produits-frais, elle est très sympa et c'est mon amie FB (c'est comme ça qu'elle a appris mon nouveau statut). 
Je rigole en pensant à cette épisode. Cela me touche qu'elle ai pensé me coacher pour que je mérite mon nouveau statut. Si je savais tricoter, alors là, je mériterais les félicitations du monde entier !

Oui, être grand-mère implique beaucoup de choses. C'est pas tout simple. Cela demande plus de temps qu'on ne le croit dès le départ. Et non, je ne tricoterai pas. Si tu veux aller voir, j'avais fait un post à l'époque sur le sujet, déjà : ici.

Alors, concernant la pelote que tu m'as envoyée, c'est tout de même sympa d'avoir pensé à moi, mais c'est Manana 2e qui l'utilisera. 

Voilà. 
J'ai bien aimé ton passage où tu m'écris que tu as de la peine à voir la beauté autour de toi. Comme nous tous en fait. Comme moi en tout cas. Je vois trop souvent le verre à moitié vide plutôt qu'à moitié plein. Oui, je suis d'accord avec toi, on ne mérite pas toute cette beauté. Et oui, je la vois aussi comme un cadeau. Mais as-tu déjà réfléchi de qui cela pouvait venir ? Car un cadeau, ça ne tombe pas du ciel ! Ou au contraire, justement, un cadeau vient forcément du ciel !
Il y a un verset de la Bible qui parle de ça :
'Tout ce qui nous arrive de bon, tous les plus beaux cadeaux viennent d’en haut. Ils viennent de Dieu, le créateur du soleil et des étoiles. Chez lui, il n’y a pas de changement, pas de mouvement, pas d’ombre. ' Jacques 1:17 (PDV 2017)

Mais je sais, comme on essaie en vain de me convaincre de faire du tricot, c'est pas évident parfois de convaincre  qu'un tel Dieu d'amour existe. Il faut déjà se donner les moyens d'y croire. Il est clair que pour le tricot, perso, je n'essaie même pas de faire le moindre effort. Je zappe directement. Mais la comparaison s'arrête là. Car en même temps, le tricot ne change rien à ma vie... mais la relation avec Dieu, oui. 

Voilà, chère Cunégonde. J'espère que tu vas bien. L'autre jour j'étais dans le train, je ne t'ai même pas croisée. Dommage. J'aurais comme ça été quitte de t'écrire ce courrier. 
Prends soin de toi ! Et si tu as besoin de quelqu'un pour épancher tes états d'âme, je suis là !  Quand as-tu pour la dernière fois pris du temps pour te coudre une nouvelle robe moyenâgeuse ? 

A la revoyure & joyeuses fêtes de Pâques !

Sarah

PS : et arrête de faire lire mes courriers à tout le monde ! J'ai plein de retour de gens qui auraient lu mes courriers qui te sont adressés personnellement.

Mon 2e livre est en vente dans une dizaine d'endroits en Suisse romande. Voir la liste sur mon blog, colonne à gauche ou sous "contact" sur mon site ci-dessous. 
Toujours dispo via mon site : www.sarahsimonin.com 
Suisse : 25.- & 7.- de port. 
Pour l'Europe 20€ et 9€ de port. 

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