Nous voici en chaussettes.
Nous sommes des sans-papiers. Sans-le-sous. Sans ceinture. Sans veste.
Tous nos effets personnels de valeur ne sont plus entre nos mains.
Nous n'avons même plus rien pour nous hydrater. Pas le droit.
Nous sommes dans une foule telle que nous.
Ce n'est pas un cauchemar. Cela se pourrait pourtant. Presque.
L'un derrière l'autre, nous marchons à petit pas. Contrôlant que nos jeans tiennent malgré tout.
Nous obéissons aux ordres des agents de l'aéroport. En uniforme. Avec ceinture et chaussures. Eux.
Nos si précieuses affaires, que nous surveillons du coin de l'oeil, disparaissent dans un tunnel. Plein de rayons. De l'autre côté, un autre agent "uniformisé" a les yeux fixés sur des écrans, traquant une arme quelconque que nous pourrions avoir cachée dans nos chaussures, veste, sac, I-phone (une application explosive ?), ou s'il reste une bouteille d'eau dans mon sac...
Les uns après les autres, humains de partout, de toutes langues, de toutes races, nous passons sous un portique. Pour que RIEN, mais RIEN de RIEN de dangereux que nous puissions éventuellement avoir sur nous ne passe plus loin. Et surtout pas de l'eau.
Si le portique sonne, on doit vider nos poches, éventuellement enlever la montre oubliée.
On obéit aux ordres. Et puis on y retourne. Sous le portique.
Puis on lève les bras. Soumis, on se laisse fouiller. Rapidement.
Car sinon, vioup les pantalons. Sllliiiip ! (On reconnait à ce moment-là ceux qui n'ont jamais pris l'avion, ils se font avoir. Hihihihihi ;-). Je rigole, je rigole.)
Uhm uhm. OUF. C'est bon. On est clean.
Car sinon, vioup les pantalons. Sllliiiip ! (On reconnait à ce moment-là ceux qui n'ont jamais pris l'avion, ils se font avoir. Hihihihihi ;-). Je rigole, je rigole.)
Uhm uhm. OUF. C'est bon. On est clean.
Et ça se précipite subitement !
Nos affaires personnelles sortent rapidement l'une après l'autre du "tunnel", ne surtout pas faire de bouchons d'affaires personnelles du monde entier, vite prendre notre ceinture et l'enfiler, comme ça on se libère les mains qui tenaient notre pantalon jusque là. Donc on serre notre ceinture illico presto, puis en moins de deux on enfile notre veste n'importe comment, puis on saisit notre bagage à main, nos affaires de valeurs, tous les i-qqch. Et pour finir, les chaussures... Une autre paire de manche : pas simple de faire rapide, quand en plus on a à nouveau les mains pleines. Un bouchon se forme presque inévitablement et, derrière, les passagers suivant s'impatientent, leurs mains tenant leur pantalon, pendant qu'à la hâte nous enfilons une chaussure, sautillant sur un pied, puis de même pour l'autre, et filons un peu plus loin (pour laisser aux autres gymnastes en herbe de la place) pour les attacher au calme.
Sans stress, dernier contrôle perso : ceinture : oublié quelques passants, je la remets correctement. Passeport : OK. Carte d'embarquement : OK. Lacets bien lassés. OK. Oups, ma veste. Mal enfilée, col en dedans. C'est bon, on y va.
Quelle histoire pour aller direction : le ciel.
Vaut mieux être bien en avance, car courir avec des lacets dénoués, la ceinture mal attachée,... c'est pas le top (imaginez-vous marcher avec les pantalons qui tombent à moitié, les lacets dénoués, bref, on ne va pas loin comme ça). Je n'ai même pas envie de penser à ceux qui partent en famille. Et en plus qui ont du retard. Ben non.
Nous, on était deux.
C'est drôle n'est-ce-pas. Mais cela m'a fait penser à un autre voyage. Le définitif celui-là. Celui qu'on craint, en général. Mais qui est inévitable.
Déjà, pas de contrôle avant de s'envoler. Puisqu'on s'envolera sans rien. Impossible d'amener avec nous ce qu'on a amassé par ici, sur le plancher des vaches, à force de sueur et de temps : l'i-Watch toute neuve que vous venez de mettre à votre poignet, votre maison, votre jardin et ses fle-fleurs tant bichonnées, votre déco tant admirée, votre ceinture si utile, une bombe (bon, en même temps ça ne servirait plus à grand chose...), et surtout, surtout, une bouteille d'eau pour s'hydrater lors de l'ascension. Non. Niet. Impossible.
La p'tite appli spi :
La p'tite appli spi :
"En effet, nous n'avons rien apporté dans le monde et nous ne pouvons rien en emporter." 1 Timothée 6 : 7
- Donc, c'est pas forcément top de ne vivre que pour ce qu'on peut amasser sur cette terre. Uhm. Uhm.
"Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où les mites et la rouille détruisent et où les voleurs percent les murs pour voler, mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où les mites et la rouille ne détruisent pas et où les voleurs ne peuvent pas percer les murs ni voler !" Matthieu 6 : 19-20
- Haha.... et comment on fait ça ? Amasser des choses au ciel, uhm, j'vous l'demande ?
"Aux riches de ce monde, ordonne de ne pas être orgueilleux et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais dans le Dieu vivant, qui nous donne tout avec abondance pour que nous en jouissions. Ordonne-leur de faire le bien, d'être riches en belles oeuvres, de se montrer généreux, prêts à partager. Ils s'assureront ainsi en guise de trésor de bonnes fondations pour l'avenir, afin de saisir la vie éternelle." 1 Timothée 6 : 17-19
- Eh ben, en mettant notre espérance dans le Dieu vivant, et pas dans tout ce que nous amassons sur cette terre... puis découlera l'envie de partager cette Espérance, de donner un peu de Lui autour de nous.
Le contrôle ce sera plutôt en arrivant. Là. Ce sera du sérieux. Dieu sait déjà tout. Pas besoin de scan.
Ben voilà à ce que je pensais, là, en chaussettes, sans (presque) plus rien à moi, dans la foule de l'aéroport marchant à petit pas, en attendant mon tour. Et pis je me disais que j'avais vraiment besoin d'encore et encore faire plus de place à l'amour de Jésus en moi, en attendant l'Envol. Je mets mon espérance en Lui, car seul Lui peut véritablement m'aider.
- Are you ready to go ?
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