Voilà voilà. Donc le mariage est derrière. Ma grande fatigue s'envole petit à petit, je lui dis "bye bye" sans regret. Ma vie reprend un certain train-train. La tempête s'est transformée en vaguelettes.
Les larmes de tristesse à voir mon Fiston 1er quitter le nid familial définitivement, aux larmes de joie en rentrant à l'église à son bras et en entendant les promesses échangées entre mariés jeunes et tellement beaux (Orgueil et préjugés, Raison & sentiment, bref tout Jane Austen n'est plus rien à côté de ce que l'on a vécu ce jour-là !)... Des émotions en veux-tu en voilà, exacerbées par les vagues émotionnelles des semaines précédentes...
Ce 1er septembre fut fort en émotion.
Me voilà donc transformée en belle-mère.
Mais je ne vous ai pas tout raconté.
Je ne tricoterai pas.
Quelques semaines auparavant, ce couple si jeune, si beau, si amoureux (non non, je n'exagère pas), nous ont appris, quelque peu mal à l'aise, inquiets mais heureux, qu'ils allaient faire de nous- surprise - une grand-mère et un grand-père.
Plus tôt que prévu.
Dans pas si longtemps. Dans quelques petits mois. A la fin du prochain hiver.
Quoi ?
Ok, ok. J'étais d'accord de devenir belle-mère. J'ai signé pour ça. J'ai eu quand même du temps pour me préparer. J'ai écrit et réécrit sur le sujet, pour m'habituer à ce titre. Pour le faire mien. Pour le digérer.
Je pensais bien qu'en devenant belle-mère, je risquais de devenir grand-mère quelques temps plus tard. Mais pas tout de suite. Pas avant des dizaines et des dizaines de millions d'années.
J'ai eu tout de même quelques doutes un jour que je me promenais en ville avec les futurs mariés et qu'ils ont flâché sur un p'tit bout d'chou. Là, en les voyant fondre, je me suis dit que je n'aurais peut-être pas des siècles pour me préparer à la chose. Mais bon.
D'abord, devenir belle-mère. Logique. Sage. Dieu l'a même prévu ainsi, pour notre bien.
Grand-mère. Mère-grand. Mamie. Grand-maman. Mémé.
Je viens de fêter mes 40 ans. Moi-même je pourrais encore, peut-être, mais je veux pas essayer (arghhh), avoir un bébé qui pousse dans mon ventre. Oui, c'est vrai, mes 40 ans, c'était il y a déjà quelques années... du coup le demi-siècle approche quand même beaucoup beaucoup. Beaucoup trop vite.
L'avantage d'être belle-mère c'est que, comme ce terme est un peu péjoratif, on n'attend pas grand chose d'elle. Une belle-mère, dans la croyance populaire, c'est pénible. Même si cela est bien souvent faux, hein. Expérience faite par moi-même.
Tandis qu'avec le mot grand-mère, ou mamie, c'est doux, c'est parfait, c'est patient, c'est de l'amour qui transpire... C'est du haut niveau. Supra méga haut. Et tu te demandes si tu pourras être à la hauteur. De ce rôle-là.
Vous me suivez ?
Déjà. Je ne tricoterai pas.
A peine avais-je annoncé mon futur nouveau titre à de chères amies, trois d'entre elles en 24 heures (oui, en 24 heures), m'ont répondu qu'il fallait donc que je me mette au tricot !!!
Vous voyez l'angoisse ????
Jamais je ne serai au niveau. JAMAIS !
Je l'ai partagé à la belle-mère de Fiston 1er qui, du coup, elle aussi, si vous avez bien suivi, deviendra grand-mère. Elle, zen et se mettant moins la pression que moi, m'a soulagée en me disant qu'il fallait laisser cela aux arrières-grands-mères. J'ai approuvé. Laissons-leur quelque chose tout de même. Un peu de générosité ne fait pas de mal.
Non. Je ne tricoterai pas. Mais j'espère que pour le reste j'assumerai.
Douceur, patience, amour inégalable, chignon, cheveux d'un blanc éclatant, tricoter sur ma chaise à bascule au coin du feu avec un chat sur les genoux... La vraie mémé, c'est ça.
J'ai des genoux, j'ai un chat, une chaise à bascule, et un poêle. Si je cherche bien j'ai peut-être une pelote de laine quelque part.... Mais pour le reste...
Il me reste quelques mois. Un automne entier, un petit hiver pour devenir une grand-mère accomplie. Le futur grand-père, lui, le vit paisiblement. Sans toutes ces prises de tête. Veinard va.
Moi je me réjouis de plus en plus de tenir ce bout d'Fiston 1er et Belnana 1ère dans mes bras.
Et de le garder pour toujours. Na. (batailles de grand-mères en perspective ! haha)
Mais je ne tricoterai pas.
PS : encore hier soir, des grands-mères expérimentées m'ont dit en rigolant :
- Alors, tu te mets au tricot ?
- Haha
Non mais, c'est quoi cette pression, hein ?!?
Bon, après elles m'ont dit que de toute façon ça ne servirait à rien car ils (notre descendance donc) ne mettent plus de lainage à leurs petiots. Ils aiment pas. Ouf. (bon, moi je ne suis pas si vieille (je danse de joie, je chante la vie !)... car je n'aimais déjà pas à mon époque, il y a un peu plus de 20 ans).
Le p'tit mot spi
Cet été m'a rappelé que :
- La vie est vraiment courte
- Les choses les plus perturbantes au premier abord peuvent aussi être les plus belles
- Certains de mes enfants sont à présent des adultes libres de leur choix et qui les assument, je dois donc m'effacer
- Tout n'est plus pas entre mes mains, il faudrait que je commence à apprendre une fois pour toute à lâcher-prise
- A présent je m'attends à TOUT avec ma descendance. A TOUT. Vont-ils réussir encore à me surprendre ?
- Je ne vais JAMAIS avoir une vie paisible et sans souci vu que ma descendance se multiplie (et vite).
- Tout change autour de moi, mais Dieu ne change pas. "... le Dieu des Lumières en qui il n'y a ni changement, ni ombre (!) de variation" (Jacques 1 : 17). Je peux donc m'appuyer sur lui en tout temps. Merci Seigneur.
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