Nous voilà tous dans la maison de mes parents.
Il y a 41 ans, lorsqu'ils y ont emménagés, nous étions 5. Mais il y a eu multiplication : nous voilà 21.
Arrière-grands-parents/grands-parents/parents/enfants/petits-enfants/belles-filles/beau-fils/arrière-petite-fille...
Mes parents sont riches d'une grande famille qui se multipliera encore. Probablement. Non non, ça ne viendra pas de moi.
Nous aimons être ensemble. Les cousins sont super heureux de se retrouver. Les frangins-frangine aussi. Ça blablate, ça discute, ça se chamaille, ça pleurniche, ça rigole, ça mange l'apéro. Mamanamoi et Papaamoi regardent d'un oeil fier toute cette panoplie d'êtres différents plus ou moins avancés en âge qui ont envahi leur maison pour y mettre quelque animation.
Pour la dernière fois.
Oui, ceci est une rencontre d'adieu à la maison de notre enfance. Mamanamoi et Papaamoi vont déménager dans plus petit.
La star du jour est la maison. Bien sûr. Mais la dernière arrivée dans la famille lui vole un peu la vedette. 2 mois et demi. Et craquante. Tout le monde veut porter Ptitenana. La soupeser. Montrer leur super technique pour la consoler. Chacun veut lui arracher un sourire. Le plus beau. Gouzi-gouzi !
On se bat un peu :
- Hey, je peux la porter ? Tu l'as eu déjà longtemps!
- Donne-la moi, je l'ai portée qu'une fois depuis sa naissance!
- Regarde comme j'arrive bien à la consoler en la portant comme ça.
- Ohh, elle pleure, elle doit avoir faim.
- Elle bave, elle commence déjà à faire ses dents ?
- Beuuuuuurk, elle a fait un gros caca jusque dans le dos... ça pue !
- Mais non, sens, ça pue pas c'est du lait maternel transformé.
- Qui veut la changer ?
Tout à coup, personne. Le vide autour d'elle. Il ne faut pas abuser de l'amour familial quand même.
Bon, la raison maison reprend le dessus. Avec mes frangins nous déambulons dans chaque pièce et nous nous souvenons. Dans la chambre de nos parents nous ne manquons pas de laisser des traces : cadres à l'envers, tiroirs échangés, articles mis sous le duvet, TV écran contre le mur... Sales gosses. Puis, nous nous retrouvons face à LA photo de notre enfance prise dans cette maison il y a presque 40 ans, derrière les balustrades de l'escalier... juste notre visage se voyait entre deux montants.... Chiche on la refait, avant qu'on ne puisse plus !
Motivés, on s'installe derrière la balustrade, difficilement, il faut le dire : on doit se plier ! On est plus larges, plus grands, moins souples. Monpapa nous reprend en photo. On essaie de faire la même bouille. Le même sourire. Petitfrère a de la peine, il n'aurait pas dû bouger il y a 40 ans, il le paie aujourd'hui ! Haha ! On patiente, on se relève et on se réinstalle plusieurs fois. Toujours plus difficilement.
- Ah mais laisse-moi de la place,
- Je mets mon bras sur toi, pousse-toi un peu !
- Attends, on voit tes bras !
- Non non, ta tête était plus penchée !
40 prises de vue plus tard on se relève avec grincements et des aïe-ouïes sonores. On se déplie gentiment. Ça craque. Je sue. Quels efforts surhumains ! Pffff.
Pour la première photo, ça avait été plus facile ;-) !
Nous aurions voulu refaire plusieurs photos pareillement, malheureusement les albums sont déjà empaquetés. Dommage. Mais au moins on en tient une.
La vie passe. Nous ne mettrons plus les pieds dans cette maison. Une nouvelle génération arrive.
C'est beau. Et en même temps... Nostalgie.
Le p'tit mot spi
Ces moments nous montrent encore une fois que la vie est en perpétuel mouvement. Que l'on nait, que l'on vit, puis que l'on meurt. Nous ne sommes pas grand chose. Pas plus importants qu'une autre personne. Pas plus importants que la génération précédente.
Mais la famille, quel cadeau ! Merci !
'Une génération s'en va, une autre arrive et la terre est toujours là. Ce qui a existé, c'est ce qui existera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil. '
Ecclésiaste 1:4,9
Plus je vais, plus Dieu me fait la grâce de comprendre que je n'ai qu'une vie à vivre sur la terre et que pour semer, cette vie est bien courte en comparaison de l'éternité où nous moissonnerons.
George Müller
PS : c'est pas que je ne veux plus vous partager ce que Cunégonde m'écrit, c'est juste qu'elle ne m'écrit plus ! J'espère recevoir bientôt un de ses courriers. Je vous tiens au courant.
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