Accéder au contenu principal

Bon. Je suis grand-mère.

Oui, je suis grand-mère et vous commencez à le savoir. Mais ça consiste en quoi, en fait ?

Ben. Comme prévu, comme lu, comme entendu partout, ça me fait le même effet qu'à (presque) tous les grands-parents  : j'en suis gaga (et pourtant j'étais loin de croire réagir ainsi).

Bref. Ma maison est vide la plupart du temps. Enfin, presque vide, avec les derniers habitants restants, humains ou animaliers.

Mais tout à coup, prévu ou imprévu, les envahisseurs arrivent. Soit plusieurs générations en même temps. Soit, juste la dernière génération. 

Extrait d'un bout d'après-midi avec la dernière génération.

Elles sont petites (presque 8 mois et presque 3 ans), mais j'vous dis pas, ça change le rythme de ma journée, le niveau sonore, l'état de propreté, les activités de ma journée. TOUT est transbahuté. Je dois juste suivre le rythme et essayer de contrôler un peu le truc. Un peu. 

Me voilà donc en train de faire de la pâte à modeler, pendant que Petitenana 2e fait une sieste. Je cuisine des steaks, je grille des saucisses, je modèle du maïs et des frites avec Petitenana 1ère (oui, je parle toujours de pâte à modeler)..

Essaie de ne pas mélanger les couleurs !  

Disons que c'est mon Nommamoi qui a choisi la boite, c'est une boite "Barbecue" (mon Nommamoi reste sans surprise de ce côté-là):  avec le gril, les pâtes à modeler de couleur de viande de toutes sortes, la possibilité de faire des brochettes ou des hamburgers, à choix. 

Attention de ne pas en faire trop tomber par terre ! 

On ne le refera pas, mon Nommamoi. Bref. Je m'y colle. Je barbeque. Petitenana 1ère a un plaisir fou. Ohhhh, trop bien l'assiette de steak-frites-maïs ! Miam ! 

Attends, avant de filer,  t'en a plein aux habits et sous les chaussettes

Bref. Au moment de me retrouver à 4 pattes sous la table pour ramasser les morceaux mélangés aux miettes des 4 heures, je me souviens pourquoi je n'aimais pas quand ma descendance réclamait la pâte à modeler... 

Pendant que je scanne la surface du sol de mes yeux de mémé, Petitenana 1ère regarde les oiseaux dehors, les chats : les mains collées à la vitre, la bouche aussi (on voit apparemment mieux la bouche collée à la vitre à cet âge-là)... et vous savez quoi ? Cette bave séchée, je l'affectionne, je la garde, je la nettoie pas d'office, ça me plait, cette vitre toute baveuse à 80 cm du sol. J'suis grand-mère. 

A peine de nouveau en position verticale, que j'entends Petitenana 2e raconter des histoires dans son p'tit lit. Elle est réveillée et m'accueille avec un smile qui ferait craquer le pire des personnages. Je fonds, je me liquéfie, j'ai envie de bouffer cette petite personne (non, pas pour de vrai) et je ne peux que lui rendre son sourire et l'embrasser dans le cou et partout. Papouille papouille. Screugneugneu. J'suis grand-mère. 

Mon Nommamoi rentre du job. C'est la joie réciproque entre la 1ère et la 3e génération. Il va saluer Petitenana 2e qui est assise avec ses jouets pendant que je prépare le souper (en vrai cette fois-ci) et que PetiteNana 1ère va chercher le steak-frites-maïs (le faux) pour montrer à grand-papa (qui aurait préféré que le faux soit le vrai, pas surprenant).

Soudain, j'entends une voix, un appel au secours de ma moitié : "Elle a fait caca, tu vas ?"

Cette question n'en est pas vraiment une. Rien n'a vraiment changé en fait. Pendant notre pause-bébé d'une vingtaine d'années, il n'a pas subitement appris à aimer changer les couches. Ben non. Surtout celles bien chargées. 

En fait, ça veut dire : "Elle a fait caca, va résoudre ce problème, femme, au plus vite, sinon je meurs de sentir cette odeur nauséabonde, et tu vas donc te retrouver veuve".

Il a bien de la chance que moi, j'aime ça. J'aime ce moment où bébé gigote librement tout joyeux pendant que je lui nettoie les fesses. J'aime l'avant-après. C'est un travail concret. On voit et on sent la différence. Et quelle satisfaction ce bébé tout propre et plus léger que 5 minutes auparavant ! Tout ce qu'il loupe, mon Nommamoi. Tant pis pour lui. Na.

L'autre jour, j'étais pas là. Petitenana souffrant d'une petite grippe intestinale a fait un caca comme il se doit dans ce cas-là... Il a dû s'y coller (au propre comme au figuré). J'aurais voulu être une mouche (pas à cause du caca, mais non ! Beurk ! Mais pour voir tout en discrétion comment il se débrouillait !) Il a survécu mais je crois qu'il nous narrera son "exploit" pendant encore de longues années. C'est bon à savoir qu'il peut survivre à ce genre d'épreuve. 

Bref. Je suis grand-mère. Comme vous avez pu le constater, ça consiste en la même chose que mère. Tout pareil. Sauf que c'est encore plus de plaisir. Avec plus de patience. Probablement parce qu'on peut doit les rendre à leurs parents en fin de journée. 

Après le rassemblement (ou chasse au trésor) des différents articles de bébés (doudous, nukis, biberons, sac à langer, chaussettes et tutti quanti), l'habillage (où est le bonnet ? Et sa 2e chaussure ? etc), les bisous, l'harnachage dans les maxi-cosi et siège-auto, les au revoir, la maison est tout à coup bien calme mais toujours sans dessus-dessous.  Vient alors la même satisfaction que changer une couche bien pleine : enlever toutes traces de la 3e génération (à part, bien sûr, la bave séchée sur ma porte-fenêtre à 80 cm du sol). Du concret. Un avant-après qui saute aux yeux. Efficace et apaisant.

Puis s'affaler sur le canapé, épuisée mais heureuse de ma journée (et du calme revenu). 

Bref. J'suis grand-mère et j'aime ça. 

Le p'tit mot perso

Je n'étais pas prête d'être grand-mère pour la première fois. C'est arrivé sans crier gare.  Une surprise pour tous ! J'avais peur de ne pas m'y faire. De ne pas devenir gaga comme la grand-mère que je voulais être. Nous avions encore 3 Zenfants à la maison. Avec les tracas qui vont avec. C'était parfois bien bien lourd. Je n'ai pas, contrairement à la plupart des mamans, dû attendre impatiemment, qu'enfin, mes Zenfants fassent "des p'tits" !!!

Il m'a fallu les longs mois de grossesse pour m'y faire. Je pensais pas que ça m'arriverait un jour, cette crainte de ne pas être "prête", vu qu'avec mes 4 Zenfants je n'ai pas eu une once de doute sur l'accueil que j'allais leur faire et sur mon amour pour eux ! 

Je suis tellement reconnaissante pour mes Petitesnanas d'amour... en plus, la suite arrive... puisque je serai grand-mère une 3e fois en septembre ! Et le papa est Fiston 2e cette fois-ci ! Encore une chose que personne n'a vu venir. Ils ont décidé d'assumer cette arrivée plus rapide que prévue et s'en réjouissent, comme nous-mêmes ! 

Cette fois-ci, j'ai complètement endossé mon rôle de grand-maman. 

Par là, je veux juste vous dire que vous, qui vivez une grossesse surprise, qui arrive peut-être pas au moment idéal ou dans la situation rêvée, que vous soyez la future maman, le futur papa, ou les futurs grands-parents, n'ayez crainte, ce bout'd'chou, vous l'aimerez, et cela se passera comme avec tous les bébés : de l'organisation, des nuits blanches, de l'énergie, de la joie, du bonheur ! Et si besoin, cherchez un peu, il y a des associations qui peuvent vous aider, autant émotionnellement que financièrement ! 

Choisissez la vie !

'C’est toi qui as formé mes reins, qui m’as tissé dans le ventre de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, et je le reconnais bien. Mon corps n’était pas caché devant toi lorsque j’ai été fait dans le secret, tissé dans les profondeurs de la terre. Je n’étais encore qu’une masse informe, mais tes yeux me voyaient, et sur ton livre étaient inscrits tous les jours qui m’étaient destinés avant qu’un seul d’entre eux n’existe. 
' Psaumes 139:13-16 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Retour dans le passé et... nos problèmes de riches...

Cet été j'ai eu l'énorme cadeau de retourner deux semaines au Tchad, où nous avons vécu en famille durant 3 années il y a plus de 20 ans... Avec mon Nommamoi, nous étions accompagnés de 6 jeunes de notre région qui avaient envie de découvrir  un autre monde, et ils n'ont pas été déçus : découvertes de projets de la mission où mon Nommamoi est engagé (et avec laquelle on était partis à l'époque  (la MET)  ) , échanges avec des jeunes de leur âge, différentes activités avec eux (sport, chorale...), découverte d'une autre façon de vivre (invitations chez l'habitant pour partager un repas à manger avec les mains, visite de dispensaires, balades vers les puits, "profiter" de la chaleur humide accablante, économiser l'eau de la douche, manger le coq reçu vivant en cadeau, etc.). Ce furent des moments forts, parfois difficiles (vive la turista !), souvent tellement wouahhhh.  Bref, la dernière fois que j'y avais mis les pieds, sur cette autre planè

Quand ton corps te lâche...

Dormir. Ahhh, dormir ! Bien dormir, dormir d'une traite. Faire grasse mat, une matinée de grâce ! Dormir comme un bébé (ceux qui croient que ça veut dire bien dormir n'ont jamais eu de bébé). Cela fait... rêver debout ! Entre celui qui dort peu car il allonge les heures de boulot (on se réveille à 4h, on va bosser à 5h, on revient à la maison 12-13h plus tard... et un p'tit comité le soir pour terminer en beauté !) , l'autre qui se fait réveiller par ses filles (qui ont vomit, qui font des cauchemars, qui ont fait pipi au lit, qui toussent non-stop, ou vite un p'tit passage aux urgences...) , ou celui qui a un nouveau-né (qui dort 30 minutes d'affilée maximum et qu'il faut bercer à chaque fois, pour qu'il se rendorme) ... oui, il y a parfois des périodes compliquées ! Ou quand notre squelette nous fait souffrir (des petites-nanas à porter à passé 50 ans, ça fait grincer les articulations) , quand on sue sans raison (merci les hormones !) , quand le ham

Ma montre compteuse-de-pas

Je suis fâchée contre elle. Contre ma montre compteuse-de-pas.  L'autre jour, journée off. Sans garde, sans boulot hors de la maison. Je pouvais vaquer à mes occupations comme je l'entendais. J'ai profité à fond de mon chez moi. De faire ce qu'il y avait à faire. J'étais motivée. J'avais de l'énergie. J'étais heureuse de faire quelques nettoyages, rangements, tri, lessive et de jeter un oeil à la fin de ma journée sur les résultats : une maison rangée, propre. Satisfaisant.  Comme chaque soir, je jette un oeil sur ma montre compteuse de pas : en une journée, en restant chez moi, j'ai marché quasi 10 km !!! Incroyable, j'en reviens pas ! Et tout ça, dans la joie, la zénitude et l'allégresse ! Sans plus d'efforts que ça ! Ma montre me félicite. Comme il se doit. Merci ma montre.  Mais en général, ma montre ne réagit pas tellement à mes journées bien remplies. Elle ne me félicite pas lors de ces journées où je décide de faire mes vitres ou q