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Dans la tête (et le corps) d'une grand-mère (ou Les chicouffes)

Avec mon cher Nommamoi, autant grand-père que je suis grand-mère, donc 3 fois, de 3 petites-nanas dont l'aînée a 3 ans, nous avons dernièrement regardé une comédie française dont le sujet nous inspirait quelque peu : Joyeuse retraite !

Non pas car nous sommes bientôt à la retraite (nous frôlons encore la cinquantaine !), mais parce que ce film montre un couple de grands-parents qui, par tous les moyens, essaient d'échapper à leur rôle pour jouir enfin du calme et du repos. 

Leur but est de faire construire une maison au soleil, à l'étranger, et d'y partir le plus rapidement possible. Ils échangent avec un autre couple de grands-parents quelques trucs et astuces en attendant de fuir au loin.  Mensonges, agenda rempli, furent leurs principaux outils pour avoir un semblant de paix...

Mais... programmes bousculés, visites nocturnes d'enfants éplorés, baby-sitting intempestif, coup d'fil à toute heure, bref, cela n'a pas follement fonctionné. Mais je ne vais pas vous spoiler. 

Bref, même s'il y a mieux comme comédie, nous avons bien rigolé, nous reconnaissant dans plusieurs de ces situations. Me disant même qu'il fallait que je retienne l'idée de l'agenda rempli, au cas où j'aurais besoin d'une pause-mémé sans culpabilité. 

Oui, car, ma chère descendance... et ceci je l'écris au nom de tous les grands-parents : 

- Nous n'avons plus 20 ans : donc nous fatiguons plus vite, notre squelette nous fait parfois souffrir et nos muscles sont quelque peu atrophiés (du coup, depuis quelques temps, je fais 15-20 minutes de gym chaque jour pour y remédier !)...

- Quand nous gardons nos petits-enfants que nous aimons tant, nous voulons en profiter à 100%, et ils le savent. Donc, ils sont très demandeurs et ne nous laissent pas 5 minutes. Faire des biscuits, aller à la place de jeux, lire 10 histoires à la suite, danser sur de la musique de bébé, chasser les escargots, creuser sous les arbres pour trouver où les écureuils ont bien pu cacher les noisettes, jouer du piano à 6 mains, habiller et déshabiller les poupées,... 

- Nous avons une vie ! Oui, à part penser à vous, il arrive que nous fassions autre chose : travailler, faire du bénévolat, boire des cafés avec des amies, lire un bon bouquin, prendre du temps en amoureux, comme avant, quand vous n'étiez pas encore nés... Non, moi je ne tricote pas, mais vu mon changement de statut, à présent je fais des bricelets. Miam

- Sachez que pour beaucoup de grands-parents, c'est très/trop difficile de dire non. Nous sommes fatiguées ? Pas grave, on les garde, on les aime tellement. On se réjouit d'avoir ça au programme ? Pas grave, on va annuler, si vous n'avez personne pour garder vos petiots. On les aime tellement. Vous avez besoin que l'on s'en occupe quelques heures pour que vous puissiez juste dormir ? OK, super, je m'occupe de bébé, tant pis pour mon roman qui attendra... 

-  Quand vous étiez encore petits, j'avais arrêté de travailler durant 13 ans. Nous demandions de les garder environ 1 fois par mois pour aller à un comité (super sortie en amoureux, arghh). Il m'est arrivé deux fois de crier au secours, et seulement quand votre père était en voyage : quand Fiston 2e avait quelques semaines pour une balade d'une heure, et une 2e fois, quand je vous avais les 4... votre grand-mère vous avait pris pour un après-midi. Je n'avais absolument pas le réflexe de demander de l'aide. J'assumais. Et il est vrai que je ne travaillais pas... à l'extérieur du foyer. Changement d'époque. De culture. 

- Quand j'entends parler du contrôle des naissances... cela me fait rire. Mais tellement. Oui, avec mon Nommamoi nous avons contrôlé les naissances. Quatre enfants et 20 ans plus tard, nous ne contrôlons plus rien du tout !! Nous assumons vos décisions. Vos choix. Nous vous aidons comme on peut. Nous sommes là. Nous sommes en totale pamoison devant nos petites-nanas.  Vous restez nos enfants, vos amoureux/ses deviennent nos enfants. Leurs soucis deviennent nos soucis. Et en plus, nos petits-enfants sont (presque) comme nos enfants, mais nous devons lâcher-prise si nous vous voyons pas faire comme nous le ferions... Bref, les soucis sont décuplés. 

Vous êtes d'accord avec moi, les grands-parents qui me lisez ? A présent c'est encore plus de lâcher-prise, encore plus d'amour donné sans compter, encore plus de prières. Nous apprenons, apprenons, apprenons encore. C'est jamais fini. Jamais. 

A moins que nous partions vivre à l'étranger. Ou que nous sachions toujours dire non. Et encore, il y a les réseaux sociaux. Haha. 

Et parfois, quand notre corps ne veut plus, quand c'est juste trop, osons dire non, même si nos agendas ne sont pas remplis. Sachons ne pas nous rendre totalement indispensables.

Oui, nos chers (beaux-)enfants, n'oubliez jamais que nos chers petits-enfants sont nos chicouffes. 

"Chic ils arrivent. Ouf ils repartent."

Le p'tit mot spi 

Des enfants, voilà les vrais biens de famille...
Psaume 127 : 3

Les enfants des enfants sont la couronne des vieillards.
Proverbes 17 : 6

Je me sens riche de ma famille.

Mais comme toutes richesses, que ça soit les amis, les biens matériels, de multiples capacités personnelles, des enfants spirituels, elles demandent de bien se gérer, elles demandent du temps, elles demandent de l'énergie, elles demandent de savoir dire non. Souvenons-nous avec humilité que toutes ces richesses nous sont données par Dieu, que ce n'est pas une gloire personnelle.

Tout bienfait et tout don parfait viennent d'en haut; ils descendent du Père des lumières, en qui il n'y a ni changement ni l’ombre d’une variation.
Jacques 1:17

A noter : Le terme chicouffe ne vient pas de moi, entendu dans le film "Joyeuse retraite". Pas mal, hein ? 😁
                           
PS : je suis très consciente que beaucoup de parents d'adultes attendent désespérément d'être ENFIN grands-parents,.... Ils se demandent même s'il ne faudrait pas réexpliquer à leurs enfants comment on fait. Mon conseil : profitez ! Profitez de cette période où vous pouvez enfin faire tout ce que vous auriez toujours voulu faire. Foncez, n'attendez pas ! Car vous n'imaginez pas encore le temps et l'énergie physique et émotionnelle que prend la venue d'une 3e génération ! Vous n'imaginez juste pas ! (Vous voilà avertis)
PS 2 : mes chers (beaux)-enfants continuez de nous demander de garder nos petites-nanas, on aime ça. Nous apprenons à dire non s'il le faut. 

Commentaires

Anonyme a dit…
Tout pareil ici avec nos petits chicouf
Anonyme a dit…
Tellement vrai ! Merci ça fait tellement du bien de l’entendre !

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