Accéder au contenu principal

Mon coeur d'adulte.

Je me souviens...
Je devais avoir 7-8 ans le jour où j'ai su que je pourrais commencer les leçons de... flûte à bec. 
Quelle joie dans mon cœur ce jour-là. Je me souviens que, quand ma maman m'a dit que c'était ok, j'étais dans leur chambre à coucher et que j'ai sauté de joie sur leur lit comme sur un trampoline - et cela m'étonne vraiment que j'ai eu la permission. Mais à cet âge j'étais légère, pas de risque de faire exploser les lattes.  
Bref. Le joie remplissait mon cœur. Rien d'autre. Je n'étais QUE joie. Joie confiante. 

Maintenant je suis adulte. 
Aujourd'hui est un jour un peu fou pour moi. Je me réjouis. 
En ce moment je suis en train pour Lausanne, pour passer la moitié de la journée avec une chère amie. 
Et l'après-midi j'ai rendez-vous à l'atelier de mon illustratrice préférée. Mon éditeur sera aussi là. Et nous découvrirons les premières illustrations pour mon livre (voir plus d'info sur mon blog à droite).
Incroyable ! Je n'arrive pas encore à dire "mon" livre. Il me semble que je n'en ai pas le droit. Que quelqu'un va s'exclamer, outré : 
- Mais tu crois quoi ? Tu es gonflée ! TON livre ? Hahaha !

En même temps il n'a pas tout tort, l'hypothétique "quelqu'un" : je devrais plutôt dire "notre" livre. Car on est au moins 4 à se pencher dessus et à y travailler : L'éditeur. La correctrice. L'illustratrice. Et moi. 
Bref. Cette rencontre est comme assister à la première échographie de ton bout de chou. Tu réalises que tu as vraiment un bébé, là, dans ton ventre. Et qu'il va naître un jour.
Mon cœur est joyeux. Vraiment. Mais pas rempli de joie. Pas au point de sauter sur mon lit. En plus je n'ai pas de budget pour le réparer. 
Non. Mon cœur est devenu adulte. Ce n'est plus un cœur d'enfant totalement confiant. J'ai des craintes. Des retenues. Qui éteignent ma joie. Un peu. Je regrette ce cœur d'enfant. Maintenant pour un truc de ouf, mon livre (j'ai dit mon ?), qui sortira dans quelques mois, je n'arrive pas à me réjouir pleinement. Mais j'en approche. Comme il y a longtemps plus.  
Je me sentais comme un jardin en hiver.  Grise.  Triste. Froide. Et ralentie.
Oui, car l'Ennemi a tellement essayé d'écraser cette joie et de la remplacer par la peur, la culpabilité, le découragement. Il m'a oppressée durant des semaines. 
Je savais que mes craintes n'étaient pas saines ni justes. Mais je n'arrivais pas à m'en défaire... C'était comme avoir un voile noir, lourd & collant sur moi qui me freinait et m'empêchait de voir les belles choses de la vie... Je ne pouvais donc que me fixer sur moi , mes défauts et mes manquements... Je ne pouvais voir au-delà. C'était ça. 
L'Accusateur m'oppressait. Et s'en réjouissait.
J'ai pourtant prié, crié à Dieu mais rien ne changeait, je me sentais toujours dans le noir. Pour finir je Lui ai demandé que je puisse trouver quelqu'un qui prie avec moi pour que je retrouve la Paix. Depuis trop longtemps elle m'avait quittée puis s'en était allée tellement loin que je me demandais si elle existait vraiment. 

A peine 14 heures après ma prière, quelqu'un s'est proposé de prier pour moi. Comme ça, tout à coup. Au milieu d'une discussion. Et je ne m'y attendais pas.
Et toute cette oppression, cette grisaille, ce noir autour de moi a disparu en douceur. Laissant gentiment la place à la Paix. 

Je suis faible mais la puissance de Dieu s'accomplit dans la faiblesse. 2 Corinthiens 12: 9
et puis
Ce n'est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné mais un esprit de force, d'amour et de sagesse. 2 Timothée 1 : 7

Cette Paix tellement éloignée est revenue. Ce voile noir & collant a disparu. 
Merci Jésus.

Il dit : Je vous dis encore que, si deux d'entre vous s'accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux. Matthieu 18 : 19-20

Maintenant je me réjouis presque comme un enfant. Vraiment. A la place de faire du trampoline sur le lit de mes parents, j'en pleure presque de joie. 
Mais je me retiens. Je n'ai pas de mascara waterproof. 
Adulte que je suis. 

PS : vous ne connaissez pas cette Paix ? Demandez-la ! Dieu la donne gratuitement à qui veut croire en Lui ! Philippiens 4 : 6-8 

Commentaires

Unknown a dit…
Chère Sara, je me réjouis avec toi ! Bravo, super ! Toute cette tentation de noirceur, de découragement, je l'ai vécue aussi (cela m'arrive encore) et comme toi, grâce à Dieu, j'ai pu retrouver la Paix.
Plein de belles choses et de succès pour ton oeuvre ! Grosses bises et bon dimanche, amitiés, Marie-Jo

Posts les plus consultés de ce blog

Retour dans le passé et... nos problèmes de riches...

Cet été j'ai eu l'énorme cadeau de retourner deux semaines au Tchad, où nous avons vécu en famille durant 3 années il y a plus de 20 ans... Avec mon Nommamoi, nous étions accompagnés de 6 jeunes de notre région qui avaient envie de découvrir  un autre monde, et ils n'ont pas été déçus : découvertes de projets de la mission où mon Nommamoi est engagé (et avec laquelle on était partis à l'époque  (la MET)  ) , échanges avec des jeunes de leur âge, différentes activités avec eux (sport, chorale...), découverte d'une autre façon de vivre (invitations chez l'habitant pour partager un repas à manger avec les mains, visite de dispensaires, balades vers les puits, "profiter" de la chaleur humide accablante, économiser l'eau de la douche, manger le coq reçu vivant en cadeau, etc.). Ce furent des moments forts, parfois difficiles (vive la turista !), souvent tellement wouahhhh.  Bref, la dernière fois que j'y avais mis les pieds, sur cette autre planè

Quand ton corps te lâche...

Dormir. Ahhh, dormir ! Bien dormir, dormir d'une traite. Faire grasse mat, une matinée de grâce ! Dormir comme un bébé (ceux qui croient que ça veut dire bien dormir n'ont jamais eu de bébé). Cela fait... rêver debout ! Entre celui qui dort peu car il allonge les heures de boulot (on se réveille à 4h, on va bosser à 5h, on revient à la maison 12-13h plus tard... et un p'tit comité le soir pour terminer en beauté !) , l'autre qui se fait réveiller par ses filles (qui ont vomit, qui font des cauchemars, qui ont fait pipi au lit, qui toussent non-stop, ou vite un p'tit passage aux urgences...) , ou celui qui a un nouveau-né (qui dort 30 minutes d'affilée maximum et qu'il faut bercer à chaque fois, pour qu'il se rendorme) ... oui, il y a parfois des périodes compliquées ! Ou quand notre squelette nous fait souffrir (des petites-nanas à porter à passé 50 ans, ça fait grincer les articulations) , quand on sue sans raison (merci les hormones !) , quand le ham

Ma montre compteuse-de-pas

Je suis fâchée contre elle. Contre ma montre compteuse-de-pas.  L'autre jour, journée off. Sans garde, sans boulot hors de la maison. Je pouvais vaquer à mes occupations comme je l'entendais. J'ai profité à fond de mon chez moi. De faire ce qu'il y avait à faire. J'étais motivée. J'avais de l'énergie. J'étais heureuse de faire quelques nettoyages, rangements, tri, lessive et de jeter un oeil à la fin de ma journée sur les résultats : une maison rangée, propre. Satisfaisant.  Comme chaque soir, je jette un oeil sur ma montre compteuse de pas : en une journée, en restant chez moi, j'ai marché quasi 10 km !!! Incroyable, j'en reviens pas ! Et tout ça, dans la joie, la zénitude et l'allégresse ! Sans plus d'efforts que ça ! Ma montre me félicite. Comme il se doit. Merci ma montre.  Mais en général, ma montre ne réagit pas tellement à mes journées bien remplies. Elle ne me félicite pas lors de ces journées où je décide de faire mes vitres ou q