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Mon p'tit der devient (trop) long.

14 ans et demi.

Les pieds s'allongent.
Les bras s'allongent.
Les jambes s'allongent.
Mon tout petit est tout en longueur.
La voix est devenue grave.
L'ombre d'une future superbe moustache est apparue.
L'ombre a été déjà rasée.
Elle revient, plus broussailleuse.
Mon tout petit s'en est allé...

C'est fini.
D'être confondu pour sa soeur ou sa maman au téléphone.
C'est fini, l'époque où on lui disait : "Salut, je peux parler à ta maman ?".
Maintenant c'est : "Bonjour monsieur, votre femme est là ?"
C'est fini.

Terminée.
La difficile et trop longue période pour lui où c'était le p'tit. Toujours le p'tit.
Mon p'tit chou. Mon bout'd'chou. Mon choupinet d'amour.
Il rêvait d'avoir un p'tit frère. Pour ne plus être le p'tit.
Il n'a pas eu ce petit frère. Il est resté le p'tit.
Jusqu'à il y a peu.
Terminée.

Rayonnant.
Qu'il est en nous racontant que quelqu'un, étonné, s'est exclamé  :
- Mais je croyais que tu avais 16 ans ?!?
Qu'il est quand il nous raconte que quelqu'un lui a demandé :
- Vous êtes dans la construction ?
Rayonnant.

Dépassées, ses soeurs.
En quelques mois, il n'a plus eu besoin de lever les yeux pour parler à Manana 2e. Maintenant, il les baisse. Il se réjouit de revoir Manana 1ère vivant au loin pour montrer son corps tout en longueur.
Reste à dépasser maman. C'est peut-être déjà fait. Mais maman que je suis rechigne un peu à mesurer le presque homme. Parce que, bon, quelque part, ça reste mon petit, hein. C'est lui le dernier qu'est né dans la famille. C'est lui mon p'tit der. Et comme les autres, il vient de quitter mon ventre. Mais pas mes tripes.
Dépassées, ses soeurs.

Sa garde-"robe" complètement renouvelée. Il y a 6 mois.
Maintenant, quand il met ses habits presque neufs, on aperçoit les chevilles qui se "poilisent", les avant-bras aux grosses veines, le nombril au milieu de pectoraux musclés  (surtout quand il lève les bras, fier comme un coq pour bien me montrer comme il a grandi). Et les chaussettes recouvrent à moitié ses petits petons que je ne peux plus embrassouiller depuis quelques années tout de même, sous peine de nausées subites et incontrôlables. Juste un orteil ou deux entrent dans ses chaussures. C'est tout.
Bon.
Garde-"robe" à renouveler. A nouveau.

Son caractère aussi a muté. Il se sent grand.
Il prend de l'assurance.
Il prend son indépendance.
Il ne me demande plus l'autorisation mais m'averti d'un état de fait :
- Maman, je pars cet après-midi !
- Vous saurez, hein, je ne serai pas là samedi !
- Je vais au ciné avec des potes ce soir !
Euhhhhhh.
- Stop, mon fils. C'est pas si simple. Tu vas faire quoi ? Et avec qui ? Comment ? Où ? A quelle heure ? Et tu as des sous pour ça ? Et non, ce soir ça ne va pas tu as quelque chose d'autre il me semble ?
Son caractère a changé, il se trouve grand.

Mon p'tit s'en est allé.
Bonjour mon petit homme. Presque fini en dehors. Encore à grandir en dedans.
Les graines sont plantées. Reste à les regarder pousser. Et à tutoriser en cas de besoin.

Mon job de maman n'est pas encore tout à fait terminé.


PS : Pour vous, en exclusivité, j'ai mesuré mon petiot. Je le regarde encore de haut. Reste 2 cm. Ouf.

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