Accéder au contenu principal

Je passerai à la télé.

J- 1
Je suis folle. Complément tarée. J'ai accepté de passer à la télé. 
Et c'est pas parce que ça rime que j'ai écrit cela. Mais parce que c'est VRAI (je parle de la télé pas du fait d'être tarée, quoique, pensez ce que vous voulez). Demain matin avant 9h la télé vient chez moi !!! Et après-demain matin aussi et encore un autre matin. Trois matins avec l'oeil inquisiteur de la caméra fixé sur moi  !!

Je suis tendue. Stressée. J'ai pas les yeux en face des trous. Mais malgré cela je vois tout ce qui ne va pas dans ma maison. La saleté. Les feuilles qui traînent devant l'entrée. Cette plante desséchée. Ce miroir plein de traces. Et mes fenêtres plus tout a fait transparentes. 

Je n'aime déjà pas recevoir des visites dans une maison pas nickel. Mais j'ai appris tout de même à moins m'en faire. Et j'en suis fière. 

Mais là, il y aura peut-être jusqu'à 70 000 personnes, donc 140'000 yeux qui viendront zieuter chez moi. Plus les miens-à-moi-de-zieux. Les plus exigeants. 

Et pis cela est une chose. Mais l'autre c'est que je ne sais point parler. Écrire ça va. Je me focalise sur ce que j'ai à transmettre, les pensées se remettent en ordre en même temps qu'elles se couchent sur mon écran. Et il n'y a personne en face qui attend que je sorte mes idées. Aucune pression. Et mon esprit s'apaise au fil de la mise au lit des mots. 

Mais parler ! Les mots dansent dans ma tête et veulent tous sortir en même temps. Ça se presse ça se bouscule et ça braille. Ma langue ne sait plus lequel articuler et dans quel ordre vu que quand elle commence son job  d'autres pensées viennent se mêler aux mots prêts à sortir. Et ça remêlange le tout. Et plus je stresse, plus ça barbouille et ça gribouille et ça disjoncte. Et et et... tout le monde est perdu, autant moi que mon auditeur d'en face. Sans parler des mots tout emmêlés.

Bref. Je suis tout de même reconnaissante. Demain matin je ne serai pas seule : la télé vient lors de notre groupe de dames de 30-80 ans, notre groupe où nous étudions deux fois par mois un livre sur un thème biblique particulier... depuis 11 ans déjà.
Un homme vient pour la première fois dans notre cercle féminin si fermé. Ouïe. Il ne réalise pas la chance qu'il a qu'on l'accepte ainsi, caméra au point.

Mais alors, pourquoi est-ce que j'ai accepté si ça me stresse autant ? 
Ouf, c'était pas du direct donc... possibilité de couper !
Parce que j'en étais convaincue. Que je devais. C'est une chance de pouvoir partager sur simplement le pourquoi de mon blog. Puis de mon livre. Sur le partage entre femmes, le fait d'être vrai, de ne pas vouloir cacher ses défauts, ses prises de tête, ses craintes, ses difficultés, ses soucis, la culpabilité. Réaliser alors que nous ne sommes pas seuls à vivre cela, que nous sommes toutes pareilles ou presque. Ne pas faire croire non plus que parce que j'essaie de vivre pour Jésus tout ira forcément bien et que je dois paraître être parfaite. Non, j'ai aussi des difficultés avec nos enfants, des périodes plus compliquées avec mon mari et... avec moi-même... Ce qui diffère c'est que je sais que Dieu est à mes côtés, que je peux m'adresser à Lui, que je peux demander la prière à ma famille, mes amies, mon église... Et l'assurance de cet immense amour de Jésus pour moi, telle que je suis. Avec mes défauts et le mal que je peux faire bien malgré moi, ou pas. 

Oui, le partage entre filles de tout âge, le fait de réaliser que nous vivons toutes plus ou moins les mêmes choses difficiles m'a libérée de bien des culpabilités et m'a permis d'écrire plus librement dans mon blog. Les réactions qui me font vraiment plaisir c'est celles qui me disent qu'elles se sont reconnues dans mes textes et que cela leur a fait du bien de n'être pas seules dans ce cas !

En tant que personne voulant vivre avec Dieu parfois je me culpabilise facilement car "je n'arrive pas à être aussi parfaite que je pense que je devrais être" (oups la phrase biscornue !) ! Mais Dieu lui n'en attend pas autant de nous, Il sait que nous sommes humaines (= imparfaites).

Aucune de nous n'a une vie sans rouages qui grincent ! Même si elle a une belle maison, le poids idéal, de beaux enfants polis et bien lookés, de superbes vacances annuelles et un mari qui ferme toujours le couvercle des WC, il y aura toujours quelque chose de +/- important qui n'ira pas comme elle le désire !
Et puis quand on a Jésus dans notre vie, prêt à guérir, à réparer, à nous pardonner, à nous aider à pardonner, à nous coacher à tout moment... ça aide.
Même pour demain. Pour la télé. 

Seigneur SOS ! Inspire-moi et calme les mots dans ma tête, qu'ils puissent se mettre à la file indienne et sortir sagement l'un après l'autre. Que je puisse être à l'aise. Que je puisse être moi-même et que les mots qui sortent puissent encourager l'une ou l'autre personne de ces 70'000 qui zieuteront l'état de ma maison. 

C'est tout.

J+4
Voilà. C'est passé. C'était plus sympa & rigolo que je l'avais pensé, autant stressant que je l'avais imaginé avec des nuits agitées et anxieuses, mais mes mots ont été plus obéissants que prévus. Et je pense que les prières des uns et des autres n'y sont pas étrangères, alors merci. C'était une super expérience en fait. Bon. Reste à voir le résultat pour de vrai à la télé dans 2 jours.  Curiosité mêlée de crainte. Encore elle. Mais qu'est-ce qui va ressortir de ces trois matinées ?

Ahh, juste, pour l'état de la maison, le seul endroit que je n'avais pas épousseté/rangé/aspiré, ma véranda, est l'endroit qui a été le plus filmé dans ma maison lors d'une matinée. Mouais. C'est aujourd'hui que j'y ai mis un peu d'ordre. M'enfin... voilà quoi. Au cas où vous seriez tenté de critiquer l'état des vitres. Par exemple. 

Le p'tit mot spi :
Je me reconnais un peu en Moïse à l'époque où Dieu lui a demandé d'aller faire un brin de causette avec le Pharaon pour qu'il laisse partir les Israélites : Moïse n'était pas sûr de lui et ça me fait du bien... de savoir que même lui avait la trouille ! Depuis lors, Dieu n'a pas changé. On peut encore compter sur lui (bon, si on lit plus loin, Moïse avait tellement peur, que Dieu pour finir a engagé son frérot Aaron pour causer au Pharaon, Moïse l'accompagnait et se taisait... plus tard il a prit de l'assurance, mais à ce moment-là c'était encore un p'tit jeunet de 80 ans, voilà pourquoi...) :

«Moïse dit à l'Eternel: «Ah, Seigneur, je ne suis pas un homme doué pour parler et cela ne date ni d'hier ni d'avant-hier, ni même du moment où tu as parlé à ton serviteur. En effet, j'ai la bouche et la langue embarrassées.» L'Eternel lui dit: «Qui a donné une bouche à l'homme? Qui rend muet ou sourd, capable de voir ou aveugle? N'est-ce pas moi, l'Eternel? Maintenant, vas-y! Je serai moi-même avec ta bouche et je t'enseignerai ce que tu devras dire.»» Exode 4:10-12 S21

Et pour tout défi, quand vous savez que c'est la volonté de Dieu, une super promesse : "Va avec cette force que tu as... N'est-ce pas moi qui t'envoie ?... Je serai avec toi."   Juges 6 : 14 & 16

PS : Canal Alpha, émission "Ma foi c'est comme ça" dès jeudi 16 mars 19h30 ou sur le site internet ici

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Quand ton corps te lâche...

Dormir. Ahhh, dormir ! Bien dormir, dormir d'une traite. Faire grasse mat, une matinée de grâce ! Dormir comme un bébé (ceux qui croient que ça veut dire bien dormir n'ont jamais eu de bébé). Cela fait... rêver debout ! Entre celui qui dort peu car il allonge les heures de boulot (on se réveille à 4h, on va bosser à 5h, on revient à la maison 12-13h plus tard... et un p'tit comité le soir pour terminer en beauté !) , l'autre qui se fait réveiller par ses filles (qui ont vomit, qui font des cauchemars, qui ont fait pipi au lit, qui toussent non-stop, ou vite un p'tit passage aux urgences...) , ou celui qui a un nouveau-né (qui dort 30 minutes d'affilée maximum et qu'il faut bercer à chaque fois, pour qu'il se rendorme) ... oui, il y a parfois des périodes compliquées ! Ou quand notre squelette nous fait souffrir (des petites-nanas à porter à passé 50 ans, ça fait grincer les articulations) , quand on sue sans raison (merci les hormones !) , quand le ham

Retour dans le passé et... nos problèmes de riches...

Cet été j'ai eu l'énorme cadeau de retourner deux semaines au Tchad, où nous avons vécu en famille durant 3 années il y a plus de 20 ans... Avec mon Nommamoi, nous étions accompagnés de 6 jeunes de notre région qui avaient envie de découvrir  un autre monde, et ils n'ont pas été déçus : découvertes de projets de la mission où mon Nommamoi est engagé (et avec laquelle on était partis à l'époque  (la MET)  ) , échanges avec des jeunes de leur âge, différentes activités avec eux (sport, chorale...), découverte d'une autre façon de vivre (invitations chez l'habitant pour partager un repas à manger avec les mains, visite de dispensaires, balades vers les puits, "profiter" de la chaleur humide accablante, économiser l'eau de la douche, manger le coq reçu vivant en cadeau, etc.). Ce furent des moments forts, parfois difficiles (vive la turista !), souvent tellement wouahhhh.  Bref, la dernière fois que j'y avais mis les pieds, sur cette autre planè

Ma montre compteuse-de-pas

Je suis fâchée contre elle. Contre ma montre compteuse-de-pas.  L'autre jour, journée off. Sans garde, sans boulot hors de la maison. Je pouvais vaquer à mes occupations comme je l'entendais. J'ai profité à fond de mon chez moi. De faire ce qu'il y avait à faire. J'étais motivée. J'avais de l'énergie. J'étais heureuse de faire quelques nettoyages, rangements, tri, lessive et de jeter un oeil à la fin de ma journée sur les résultats : une maison rangée, propre. Satisfaisant.  Comme chaque soir, je jette un oeil sur ma montre compteuse de pas : en une journée, en restant chez moi, j'ai marché quasi 10 km !!! Incroyable, j'en reviens pas ! Et tout ça, dans la joie, la zénitude et l'allégresse ! Sans plus d'efforts que ça ! Ma montre me félicite. Comme il se doit. Merci ma montre.  Mais en général, ma montre ne réagit pas tellement à mes journées bien remplies. Elle ne me félicite pas lors de ces journées où je décide de faire mes vitres ou q