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Chasse or not chasse ? (ou mon homme et la viande)

Les vacances. C'est fait pour prendre le temps de... réfléchir. Se remettre en question. Prendre du recul. Découvrir de nouvelles choses passionnantes. Ou exaspérante. Parfois.
La semaine au sud de la France 24h/24h à 6 a été riche en découvertes sur le genre humain. Et celle qui supplante vraiment le tout, est celle-ci : je crois assurément de sûr incontestablement certainement avoir fait LA trouvaille, si ce n'est la plus grande après l'invention de la roue (un peu d'humilité tout d'même). 
Voilà, ci-dessous le fruit de ma réflexion intensive après observation scrupuleuse de la façon de vivre de mes congénères adorés :
Le monde humain se divise essentiellement en 2 groupes bien distincts : 
- ceux qui vivent pour manger 
- ceux qui mangent pour vivre
Voici le détail de mes observations, pour que je puisse arriver à cette conclusion. Et tout ça gratuitement. Que vous en avez de la chance.

J'ai donc examiné intensément mon homologue masculin préféré dans le premier grand supermarché français venu, lorsque nous avions à faire les achats alimentaires pour la semaine :
- à peine arrivés en famille dans le supermarché, je l'ai très vite perdu aux alentours des frigos pendant que je remplissais, accompagnée de mes enfants, le caddie de jus de fruit, de lait, de yogourt, de fromage, de pâte, de corn flakes... de matières premières. Quoi.
- ayant terminé et ayant lancé tout de même un avis de recherche à mes 4 schtroumpfs-détectives qui s'en allassent sur ses traces (ça sonne mieux comme ça)... j'aperçois bizarrement un étalage branlant de viande circuler avec un halo lumineux au-dessus. Chez nous, en Suisse, c'est en général fixe ce genre de truc, mais là (où va l'progrès ?), il se déplaçait (ça peut être pratique)
Jusqu'à ce que je découvre, curieuse, là, en bas, que le moteur ressemblait furieusement aux pieds de mon mari chaussés de ses tongs en plus. Ben ouais. Puis j'obtins confirmation de la chose lorsque l'étalage entier (impressionnant, j'vous dis!) bascula dans le caddie...
P'tit retour en arrière , Play avec arrêt sur image : mes yeux suivent l'étalage - mes yeux distinguent la viande - mes yeux réalisent que le tout se déplace - mes yeux se baissent sur le "moteur" - mes yeux suivent le tas de viande (ou plutôt le contenu d'une ferme)  qui tombe - mes yeux s'arrondissent sur le caddie débordant . 
Et pour terminer, mes yeux se fixent sur ce qui apparaît du même coup : la mine réjouie, rayonnante, illuminée à qui appartiennent les pieds (voilà d'où venait le halo lumineux). Je confirme : c'était bien mon mari. Pas mon homme fatigué habituel. Un mari changé. Rajeuni. Au sourire éclatant et aux yeux rieurs. Rayonnant de bonheur. 
Car ça ne se voyait pas (mais je le connais, mon homme, si si), je ne parlerai pas de ses glandes salivaires en pleine action. Je ne parlerai pas non plus des euros en action pour nous helvètes (et fiers de l'être du coup. Encore plus.). Rien que d'y penser cela ajouta une dimension toute particulière à ce moment intense en... émotion bonheur béatitude parfaite que vécu mon homme à cet instant : "ça vaut la peine avec les euros qui valent plus rien !!" (ce fut la phrase de la semaine).
Pour clore tout ça, un énorme tas de charbon fini d'achever si ce n'était déjà fait, en s'y écrasant, là dans MON caddie à MOI, tout ce monde animal grognant, caquetant et meuhhhhlant.

Quelques craintes cependant : 
- Est-ce que le frigo que nous aurons sera assez grand pour contenir un boeuf entier (sans compter les quelques poules et cochons)
- Combien de viande (passée de date) devrons-nous ramener en Suisse ?

Arrivés au camping, soulagement à la vue d'un frigo flambant neuf et surtout GRAND. 
Je continue d'observer mon martien en action, derrière mon livre, en toute discrétion :

- Montage du gril avec cri au secours à sa femme, car oublié l'indispensable tournevis ! Après quelques minutes d'intense angoisse (son visage a viré au vert durant ce moment), le couteau suisse caché dans mon sac Freitag (bien sûr) a fait l'affaire. Qu'est-ce qu'on dit à sa femme ?
- Coachage des enfants pour le tartinage dans les règles de l'art du boeuf et du poulet pour en relever le fumet. Avec un amour sans faille... pour cette future pitance.
- Déposage tout en douceur des tranches sur le gril brûlant et observage de la cuisson (j'ai l'impression qu'il croit que s'il quitte ses tranches des yeux elles ne cuisent plus... j'sais pas ?! Investigations en cours. J'attends vos remarques et avis divers sur la question. Merci de votre aide).
- Puis au Moment M et pas avant, ni après, cessage (oui, du verbe cesser) de la cuisson de la viande puis arrivage en grande pompe, sous le "bruit" des trompettes et acclamations (de Simon surtout) avec une assiette contenant une tour branlante de quelques tranches cuites comme il se doit.
A ce Moment M, précisément, je réalise subitement et avec effarement que mes 2 p'tits gars commencent à avoir quelques ressemblances de comportement avec leur géniteur concernant la viande (entre autres).  Contrairement à moi et à Salomé, qui observâmes le met arriver sans manifestation aucune. C'est à manger. Voilà. Point final.  
C'est à ce moment précis que je fis une ébauche de ma conclusion ci-dessus.
- Attente (tout en dévorant bien sûr) des congratulations de ses congénères masculins (qui ne manquèrent pas) et de ses congénères féminines (plus compliqué... nous ne fûment pas en extase...les restes de la viande fini sa course dans l'assiette des congénères masculins, plutôt dans leurs estomacs, qui furent heureux, mais quelque part, blessés de notre manque de bonheur. Désolée, la faute à nos gênes)... 
- Digestion. Digérage.
VOILA VOILA.
Un morceau d'1 kg ramené de là-bas. Pas assez de place sur la photo pour les multiples saucisses du marché.
Pour résumer, les jours suivants continuèrent ainsi et confirmèrent ces faits. Bien obligés (de notre côté à nous les filles), car impossible de rentrer en Suisse avec tout ça. Steacks, saucisses, hamburger suivirent. Je ne parlerai pas du kilo de jambon sec, d'un prix dérisoire pour nous helvètes, qui fit à peine quelques jours pour être digéré (et la gente féminine en goûtèrent juste une tranche, prudemment).
Mais il fut un jour, où je n'en puis plus. Où la seule vue de viande me fit des hauts le coeur. L'autre moitié de l'humanité ne comprit pas. Heureusement, nous avions terminé nos réserves.
Voilà. 
Je pense que la source de ce comportement provient du temps des hommes des cavernes, la période où les hommes étaient responsables de nourrir leur famille. 
Par la chasse. D'animaux vivants. Eux. 
Les temps ont changé. Les gênes restent. ☺

PS : mon mari découvrira en lisant ce blog, pourquoi j'étais toujours derrière un livre. Voilà.

Commentaires

Evalor a dit…
Génial!! Tu en as de l'imagination!!
Bisous
Léa a dit…
Haha!! Il est super ce post!! ;)

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